Le troisième mandat constitue la seconde étape après l'amendement de la Constitution. L'horizon de la révision de la Constitution se précise davantage. De sources crédibles, L'Expression a appris hier que cette révision interviendra dans le courant du mois de février. «La révision de la Constitution aura lieu dans le courant du mois de février prochain», précise notre source qui affirme que la date officielle «n'a pas été encore arrêtée». Ce qui est sûr, ajoute notre source, c'est que le président de la République ne va pas tarder à annoncer cette révision. L'appel pressant lancé par le patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et tout récemment de l'instance exécutive, semble avoir eu un écho favorable. Le chef de l'Etat, qui a longtemps observé le silence, est décidé à mettre fin au suspense et répondre à son chef du gouvernement. Ces derniers mois, le patron du FLN a mené une campagne tambour battant sur la révision de la Constitution et le troisième mandat. Les motions de soutien lancées de part et d'autre ont, semble-t-il, poussé le président à sortir de sa réserve. Il est fort attendu qu'il se prononce durant la sortie qu'il effectuera dans le Grand Sud. Actuellement, tout est pratiquement prêt pour lancer l'événement. Même si aucune déclaration officielle n'a été faite dans ce sens, il n'en demeure pas moins que les choses avancent vite. Le locataire d'El Mouradia refuse apparemment de s'exprimer avant que tout soit prêt. Il veut visiblement faire une sortie fracassante. Tout en se prononçant sur la révision de la Constitution, il fera engager la procédure en question. Pour lui, l'option «deux-en-un» est plus efficace. Et pour preuve, il vient de confier à son ex-ministre des Affaires étrangères, Mohammed Bedjaoui, la confection du projet de la nouvelle Constitution. En faisant appel à d'éminentes personnalités dans le domaine constitutionnel, le chef de l'Etat veut à la fois gagner du temps et obtenir un travail de qualité. Le projet constitutionnel ne va pas demander beaucoup de temps, car il s'agit de revoir uniquement certaines dispositions de la Constitution. La commission chargée du projet au niveau de la Présidence compte s'inspirer de la mouture élaborée par le FLN. «La mouture de la Constitution est entre les mains du président de la République», précise notre source. Cela conforte l'idée que tout est fait de sorte que la sortie du président soit un événement grandiose. Une fois la Constitution modifiée, un grand travail reste à faire. Il s'agit de préparer le troisième mandat. Certes, des motions de soutien affluent et le chef de l'Etat veut s'assurer la «bénédiction» de toutes les couches de la société et en particulier celle de la classe politique. Jusqu'à présent, seul le FLN mène la bataille sur le terrain. Les partis de l'Alliance présidentielle, le MSP et le RND, observent un silence total. Ils attendent d'abord le signal du palais d'El Mouradia pour réagir. En procédant à l'amendement de la Constitution à 12 mois du rendez-vous de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat veut se donner le temps de rallier le maximum de voix. Le FLN compte tenir son congrès extraordinaire fin mars prochain. Il aura pour ordre du jour l'annonce de la candidature du président Bouteflika à la prochaine élection présidentielle. Enfin, la question qui se pose actuellement est celle de savoir par quelle voie passera la révision de la Constitution: référendaire ou parlementaire? La réponse sera connue bientôt.