«Le nombre de secousses ne peut en aucun cas être un critère pour prévoir un séisme important.» Le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) a recensé plusieurs dizaines de secousses telluriques ces dernières semaines sur la région nord-algérienne. La dernière en date a été enregistrée dans la commune de Larbaâ dans la wilaya de Blida, vendredi soir, et dont la magnitude a été de 3,4 degrés sur l'échelle ouverte de Richter. Cette activité sismique n'est pas extraordinaire selon les spécialistes en géologie. M.Djellit Hamou, chef du département des études de surveillance au sein du Craag, affirme que «l'activité sismique des dernières semaines est très normale». Il a précisé que «le Nord algérien enregistre une moyenne de 40 secousses mensuellement». Ainsi, ces répliques s'inscrivent tout simplement dans le cadre de l'activité sismique ordinaire de la région. Le Nord algérien est considéré comme une zone active des secousses avec une moyenne de magnitude de 2,5 à 3 degrés sur l'échelle ouverte de Richter y sont enregistrées tout au long de l'année. «Le nombre de secousses ne peut en aucun cas être un critère pour prévoir un séisme important.» Telle a été la réplique de ce spécialiste sur la lecture à faire de ces petites secousses considérées comme un signe avant-coureur d'un probable séisme de forte magnitude. Selon lui, le séisme est un phénomène complètement imprévisible. «Il n'existe pas de méthode scientifique capable de prévoir la production d'un séisme» a-t-il assuré. Quant aux dernières secousses, ce responsable considère que ce sont de «bons signes». Dans une zone active, il est préférable d'enregistrer une activité permanente. Les faibles et moyennes secousses permettent de libérer l'énergie. Par contre, si cette dernière se canalise et s'accumule, elle pourra s'extérioriser par un fort tremblement de terre. Les spécialistes en géologie du nord de l'Algérie ont déclaré maintes fois que la région d'Alger est située sur une zone de grande activité sismique. Ils affirment qu'Alger repose sur cinq failles principales susceptibles de bouger à tout moment. Les failles principales sont entrecoupées de failles secondaires. Lors de son intervention en février 2006, le professeur Abdelkrim Chelghoum, spécialiste en numérique et génie parasismique, au Sénat, a assuré que la région d'Alger sera complètement rasée si un séisme d'une magnitude de 7 sur l'échelle ouverte de Richter (qui comporte 9 degrés) survenait. Il a, notamment avancé des chiffres qui donnent froid dans le dos: 100.000 immeubles seront détruits et plus de 6700 victimes dénombrées. Ces chiffres sont le résultat d'une simulation établie par ce même professeur. Certes, il n'est pas possible de prévoir cette catastrophe comme l'a souligné M.Djellit, mais il est indispensable de prendre toutes les dispositions nécessaires pour y faire face. Il y a lieu de rappeler qu'une commission chargée de la prévention et de la protection des régions vulnérables sera créée dans les prochains mois. Elle aura pour principale mission la protection de la wilaya d'Alger de toute catastrophe naturelle.