Le 1er février, les pays de l'Opep décideront, lors d'une réunion extraordinaire, d'augmenter ou non leurs productions. Les prix du pétrole resteront à un niveau élevé. Ils se maintiendront à plus de 100 dollars tout au long du premier trimestre de cette année. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et actuel président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Si la production des pays non-Opep n'atteint pas les objectifs escomptés, nous assisterons à une tension encore plus accrue sur les prix du pétrole cette année», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse animée en marge de la conférence nationale de sensibilisation sur la réhabilitation des ouvrages de transport des hydrocarbures, tenue à Alger. A en croire le ministre, les prix pourront dépasser largement les 110 dollars le baril. M.Khelil s'attend, néanmoins, à une stabilisation des cours au deuxième trimestre. Ils connaîtront une nouvelle hausse durant le deuxième semestre 2008. L'envolée des prix du brut sur les marchés internationaux est due essentiellement, a expliqué le président de l'Opep, aux tensions politiques au Pakistan, à l'escalade des violences au Nigeria, premier producteur en Afrique, et au recul des stocks de brut américain. Dans ce contexte d'équilibre de marché très précaire, l'annonce d'une nouvelle chute des stocks de brut américain a renforcé l'élan des cours, jeudi. M.Khelil évoquera également la crise financière internationale (Subprime) qui a contribué à cette situation. A la question de savoir si les pays de l'Opep augmenteront ou pas leurs productions face à cette situation, le ministre répondra qu'aucune décision n'a été prise. Une réunion extraordinaire de l'Opep est prévue le 1er février prochain à Vienne lors de laquelle sera étudiée l'évolution du marché, selon le ministre. «C'est à l'issue de cette réunion que nous allons décider d'augmenter la production ou de la laisser telle qu'elle est actuellement», a-t-il souligné. Il a tenu à préciser que l'organisation n'a jamais eu d'objectif de prix. «Ce qui est important, c'est de satisfaire les besoins du marché mondial en pétrole», poursuivra-t-il. Il expliquera par la suite que l'Opep n'a aucun intérêt d'augmenter sa production et de la réduire par la suite. Par ailleurs, le ministre estime que l'impact de la hausse du baril du pétrole est très positif sur notre économie, en particulier sur nos réserves de changes. Les revenus du pétrole représentent 35% du PIB et contribuent à hauteur de 55% au budget de l'Etat. «Cela ne pourra qu'améliorer les revenus de l'Algérie et permettra d'investir plus dans le domaine des infrastructures», soulignera M.Khelil. Aussi, Sonatrach aura suffisamment d'argent pour financer son programme.