Les Perles de l'Afrique savent que, chez elles, elles n'auront droit à aucune erreur. La sélection angolaise (dames) de handball, championne d'Afrique en titre et pays organisateur, donnera le coup d'envoi de la 18e édition de la CAN-2008 de handball (dames et messieurs) demain à Benguela devant son public face à son homologue d'Algérie. La formation angolaise grandissime favorite pour sa propre succession détient le record absolu de victoires (8) devance les handballeurs tunisiens sacrés à sept reprises et Algériens (6). L'Angola chez les dames est en passe, sauf grosse surprise, d'obtenir un 9e sacre continental dont le 6e consécutif, et qui constituerait également un nouveau record, battant au passage l'Algérie (messieurs) qui dispose de cinq titres consécutifs (de 1981 à 1989) sous l'ère de Aziz Derouaz. Lors du Mondial-2007 organisé en décembre dernier en France, l'Angola a fait sensation avec sa méritoire 7e place sur 24 pays, après des succès face à de grandes nations telles que la France, la Croatie, la Macédoine. Mieux, elle est déjà qualifiée pour le Mondial 2008, offrant à l'Afrique une place supplémentaire, puisque 4 pays, au total, seront présents au prochain mondial féminin. Plus que la qualification pour les quarts du Mondial-2007 de handball dames des Perles -leur surnom- d'Angola, une première pour une sélection du pays tous sports confondus, c'est la reconstruction du pays, entreprise en cinq ans de paix, qui a trouvé une inédite exposition. Dans les tribunes, au moment où les filles fêtaient leur succès devant la Macédoine (33-25) et leur qualification pour les quarts de finale de la compétition mondiale, en entamant une jolie danse africaine, l'ambassadeur d'Angola à Paris, M.Victor Lima, avait laissé couler une larme. Les 27 ans de guerre civile et quelque 1,5 million de morts sont forcément encore gravés dans son esprit. «Nous sommes en paix depuis cinq ans. Nous sommes enfin en position de démontrer tout notre potentiel. Ce sont les efforts de tout un pays», assurait-il, rappelant que cette qualification n'était «pas une surprise» car «un gros travail de préparation» avait été fait «pour être digne de participer». Les joueuses de Jeronimo Neto devraient logiquement monter sur la plus haute marche du podium le 17 janvier prochain, en dépit de la présence, dans le même groupe, du Congo, sacré à quatre reprises consécutive (1979, 1981, 1983 et 1985). Les deux autres adversaires du groupe A, l'Algérie et le Gabon sont largement à la portée des Angolaises et Congolaises. La poule B est, par contre, très équilibrée avec la présence de deux anciens champions d'Afrique, la Tunisie (1974 et 1976), et la Côte-d'Ivoire (1987, 1996), auxquels s'ajoute le Cameroun, un habitué des podiums avec trois finales perdues en 1979, 1987 et 2004. Si la logique est respectée dans cette compétition féminine, il faudrait s'attendre à une énième finale (le 17 janvier prochain) entre l'Angola et le Congo, comme celles de 1992, 1994 et 2000, et tout dernièrement la finale des 9es Jeux africains d'Alger, en juillet dernier, et qui a vu le large triomphe de l'Angola par 35-22.