La rencontre, qui durera cinq jours, verra l'intervention d'un panel de chefs d'Etat et de gouvernement invité pour la circonstance. L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (Apce) qui tiendra sa session d'hiver du 21 au 25 janvier en son siège à Strasbourg, a invité officiellement le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, à prononcer le 23 janvier un discours sur les sujets urgents du monde et de l'état de la coopération Nord-Sud. Rappelons que le Conseil de l'Europe réunit 47 pays depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l'ère communiste. Les pays d'Europe centrale et orientale ont ainsi rejoint ceux de l'Europe occidental qui ont fondé cette institution politique en 1949 (traité de Londres). Le rôle premier de l'Apce est de se prononcer sur les grandes questions qui régissent les relations internationales, élabore des recommandations à l'intention de son Conseil des ministres des Affaires étrangères, organe d'exécution, et formule des résolutions. Ses domaines d'intervention sont très variés et concernent en premier la promotion et la défense des droits de l'homme et de la démocratie, le respect de la légalité internationale, la lutte contre les inégalités, la protection des minorités, la gestion des flux migratoires, la lutte contre le réchauffement climatique, la sécurité et la lutte antiterroriste...Pour cette session d'hiver, trois grands thèmes sont à l'ordre du jour. Il s'agit du statut futur du Kosovo; des listes noires du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Union européenne; du problème de l'adoption illégale de nouveau-nés en Europe. Justement, le thème concernant les listes noires du Conseil de sécurité et de l'UE (organisations terroristes et réseaux de soutien) sera débattu le 23 janvier, jour de l'intervention de M.Abdelaziz Bouteflika. Ce même jour il sera question, selon l'agenda, des moyens de renforcement de la coopération avec les pays du Maghreb. La rencontre qui durera cinq jours, verra l'intervention d'un panel de chefs d'Etat et de gouvernement invité pour la circonstance. A l'ouverture des travaux le 21 janvier, ce sont le Premier ministre de la Slovaquie, M.Robert Fico, et le ministre des AE néerlandais qui interviendront. Le 22 ce sera au tour du Premier ministre hongrois et l'ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev. Le 23, le président d'Albanie, Bamir Topi, interviendra le même jour que M.Bouteflika. Enfin, le 24 ce sera au tour du président géorgien, Mikhaïl Saakashvili, nouvellement réélu, d'intervenir. A côté des chefs d'Etat et de gouvernement, un grand nombre de ministres des AE et de responsables internationaux de haut rang animeront les débats et ateliers. A la lumière des derniers développements sur la scène internationale, le chef de l'Etat rappellera la position de l'Algérie, à savoir le strict respect de la légalité internationale pour ce qui concerne les conflits qui minent un nombre de régions du monde. La diplomatie comme premier moyen de dialogue pour construire des consensus. C'est tout le pari qui attend l'Europe et le monde pour le futur du Kosovo. D'après l'agenda de cette rencontre, M.Bouteflika plaidera pour un renforcement de la coopération euro-maghrébine. Là, les sujets et axes prioritaires sont identifiés. Il s'agit des questions économiques stratégiques telles celles liées à la future zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Comment construire un échange commercial équitable avec une politique de coopération conçue par l'Europe, sans concertation avec les pays maghrébins? Par ailleurs, la problématique des migrations, sujet cher à l'Europe, et dont l'Apce en a fait l'une de ses premières préoccupations, donnera l'occasion au chef de l'Etat d'interpeller l'Europe sur sa conception sécuritaire, et uniquement sécuritaire de l'immigration. Là encore, les Européens conçoivent l'immigration en fonction de leurs seuls besoins, ignorant la saignée causée aux pays d'origine. S'ajoutent à cela les drames humains quotidiens vécus par les pays du Sud. Les discours de l'Europe sur le co-développement, l'accompagnement des réformes économiques sont loin de se traduire dans les faits depuis le lancement du processus de Barcelone en 1995. A ce jour, seul l'aspect commercial de consumérisme prend son essor, au désavantage des pays du Sud d'ailleurs. Enfin, l'inévitable question de la lutte antiterroriste mondiale donnera toute latitude au chef de l'Etat de dire que l'Algérie a été le premier pays à appeler à une solidarité et une lutte internationales contre le terrorisme. Combien notre pays a vécu l'isolement et l'abandon durant 10 ans, avant que le monde civilisé ne découvre la dimension et l'horreur du fléau. Aujourd'hui, en plus de la lutte sécuritaire (militaire et policière), il est impératif de s'interroger sur les raisons de cette nouvelle terreur que le monde s'est inventée. Misère, injustice, déni de droits, répression des libertés, intolérance...tant de perversions sociales et politiques qui ne sont pas étrangères au nouveau fléau meurtrier de ce siècle.