La décision de désigner un «groupe d'enquête indépendant» sur les attentats est une «mesure unilatérale». Le chef du gouvernement a déclaré, hier, que la décision prise par l'ONU d'instituer une commission d'enquête sur les attentats du 11 décembre dernier à Alger, «ne peut être accueillie favorablement, car l'Algérie fait son devoir au sujet de cette question». Concise et directe, la réaction de M.Belkhadem a été corsée et à la mesure de «l'offense» onusienne. Une juste monnaie. «L'ambassadeur d'Algérie auprès de l'ONU n'a pas été consulté et l'avis de l'Algérie n'a pas été demandé», a encore indiqué M.Belkhadem, ajoutant qu'en la matière, les «règles n'ont pas été du tout respectées». Le chef du gouvernement a également qualifié à partir de Madrid de «mesure unilatérale» la décision du secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki-moon, de désigner un groupe d'enquête indépendant «pour établir tous les faits» sur les attentats terroristes perpétrés à Alger. M.Belkhadem, qui s'exprimait en marge du premier forum de l'Alliance des civilisations, qui se tient dans la capitale espagnole, vient ainsi rétablir les faits. C'est la première fois que l'ONU décide de créer une commission d'enquête pour des attentats pourtant revendiqués par Al Qaîda. Cette décision, prise un mois après la visite du secrétaire général de l'ONU à Alger, laisse planer le doute sur les véritables intentions de cette institution internationale. Ce n'est pas la première fois que des représentations de l'ONU sont la cible d'attaques terroristes. Aussi bien en Afghanistan qu'en Irak, des éléments de l'ONU ont été attaqués, mais jamais une commission d'enquête n'a été instituée pour établir les faits. Aussi, la création de cette commission a été interprétée comme une offense faite aux responsables algériens, d'une part. Et d'autre part, à l'engagement des forces de sécurité dans la lutte antiterroriste. Le secrétaire général des Nations unies, M.Ban Ki-moon, était en visite à Alger une semaine après les deux attentats revendiqués par Al Qaîda ayant fait 37 morts, dont 17 employés de l'ONU. Aucune annonce n'a été faite le jour de cette visite au sujet de la création de cette commission d'enquête. Mais voilà qu'un mois plus tard, M.Ban Ki-moon décide d'enclencher une enquête indépendante. «La composition de ce groupe indépendant, qui comprendra des experts internationaux extérieurs à l'ONU, ainsi que son mandat, seront annoncés prochainement», a affirmé, lundi dernier, la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas, à New York.