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Quel avenir pour la recherche?
POLITIQUE SCIENTIFIQUE
Publié dans L'Expression le 17 - 01 - 2008

La question de la recherche scientifique se pose comme un thème vital pour les pays du Sud comme pour le monde arabe.
Des enjeux et défis en matière de politique scientifique et culturelle se posent pour toutes les sociétés. Dans le monde arabe, qui se propose de réfléchir sur les fondements et l'avenir des politiques scientifiques et culturelles? Apparemment, c'est le parent pauvre, alors que l'avenir des nouvelles générations est en jeu.
Pourtant, cerner les objectifs, les facteurs de développement, les enjeux, les cadres d'intervention et les perspectives d'avenir est une oeuvre stratégique. Débattre des différents modèles de politiques scientifiques et culturelles au sein de sociétés relativement comparables et des voies de réforme en cours ou envisageables en ce domaine est une tâche urgente. Les politiques de recherche diffèrent d'un continent à un autre, d'un pays à un autre, du fait qu'il existe différents systèmes politiques et éducatifs et des structures de recherche liés aux priorités et moyens.
La priorité à la recherche scientifique
Chaque pays a donc son propre modèle. Toute la différence entre les pays développés et les autres tient principalement à trois facteurs: le système politique démocratique, la priorité donnée à la recherche scientifique et le management des moyens. Au-delà des différences de systèmes et de structures qui conditionnent l'évolution des politiques scientifiques, la plupart des pays occidentaux ont en commun d'avoir consacré un grand effort dans ces domaines, et aujourd'hui ils font face aux défis de revoir les principes de leurs interventions et de renforcer leurs modes d'action dans les domaines de la recherche, en s'inscrivant dans les réflexions, les débats et les tendances internationales. En effet, les fondements des politiques scientifiques et culturelles occidentales contemporaines trouvent leurs origines dans la priorité accordée à la recherche-développement, notamment après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la fin de la guerre froide et les transformations tant à l'échelle locale, nationale qu'internationale avec le phénomène de la mondialisation et le rôle de plus en plus prégnant d'instances et puissances économiques, principalement trois pôles, les USA, l'Union européenne et le Japon, suivis par la Chine, l'Inde et le Brésil, et des pays émergents telle la Corée du Sud, et au vu des mutations technologiques accélérées, la question de la recherche scientifique se pose comme un thème vital pour les pays du Sud comme pour le monde arabe. Quelle place accorder à la recherche, dit-on, lorsque le minimum est absent, que le chômage touche près de trente pour cent des jeunes, que le pouvoir d'achat est faible et la culture du débat si peu ancrée? Pourtant, c'est sur la base de la recherche-développement que les pays du Nord créent de l'emploi et progressent. Il est généralement reconnu que les politiques scientifiques et culturelles des Etats ne peuvent plus se concevoir en vase clos et encore moins par des bureaucrates, puisque bon nombre des phénomènes majeurs qui les influencent sont complexes et sont communs à tous les pays. D'une part, de plus en plus de normes, standards mondialisés ou accords internationaux se répercutent directement sur les politiques nationales. D'autre part, les instances publiques responsables de leur élaboration et de leur application doivent tenir compte du rôle croissant d'une multitude de partenaires, chercheurs, créateurs, organismes, entreprises, territoires, et des attentes des citoyens en matière d'emploi, de bien-être, de développement et de démocratisation de la science et de la culture.
Qu'il s'agisse de la maîtrise technologique, de la propriété scientifique et intellectuelle, du développement, du financement, les questions liées aux politiques en la matière sont multiples et omniprésentes dans l'agenda des gouvernements occidentaux. Vu qu'aucun pays ne peut seul faire face aux immenses défis, les pays arabes, par exemple, vont-ils créer un conseil interdisciplinaire chargé d'étudier les enjeux scientifiques, technologiques, culturels et économiques pour leur intégration à la mondialisation et la préservation de leurs intérêts?
Il s'agit aussi de résister aux pressions qui veulent réduire cette région du monde à des consommateurs de technologies et si peu en producteurs ou acteurs du savoir et du savoir-faire. Les pressions et les ensembles économiques et géopolitiques à l'échelle internationale influent sur les politiques nationales de développement.
Les accords d'association, d'intégration et les grands traités de liberté du commerce et des échanges ainsi que les débats et enjeux internationaux relatifs à la mondialisation imposés par les pays riches, réduisent les espaces de liberté de chaque société et élargissent les inégalités. Il est évident que les chercheurs ne doivent pas être influencés dans leur travail par des intérêts politiques ou commerciaux.
Comment assurer et soutenir les capacités innovantes et l'indépendance des universités, des centres de recherches, dans leur tâche de recherche et de gestion? Le renouvellement de la politique scientifique, sur la base d'un large débat, s'impose dans tout le monde arabe, face à la sclérose des institutions concernées et au vu des échecs de la recherche, bien communs à tous. Comment, en conséquence, repenser les politiques scientifiques et culturelles au regard des transformations des contextes économiques, sociaux et politiques mondiaux et nationaux? Quelles sont les voies, les pistes, les options qui contribueraient à repenser l'action scientifique et culturelle? Comment faire le lien entre le local, le national et l'international? Quelles priorités, quels moyens?
Repenser l'action scientifique et culturelle
Les réponses à ces questions doivent être le résultat obtenu par les spécialités et chercheurs dans le cadre d'un débat général sur les enjeux, les défis et l'avenir des politiques scientifiques et culturelles. Sans la valorisation des statuts des enseignants, des universitaires et des chercheurs, il ne peut y avoir d'avenir heureux.
Est chercheur celui dont la fonction professionnelle consiste à contribuer de manière originale à la production de connaissances scientifiques et culturelles. Il peut ne pas avoir le titre de chercheur, mais enseignant, cadre, ou autres, l'important est d'être considéré comme tel par la communauté scientifique.
Il peut aussi bien être membre d'une association scientifique, ingénieur dans une entreprise de technologie, dans un laboratoire de recherche. Même si une part essentielle de la recherche scientifique moderne est faite soit au sein de laboratoires de recherche, et des établissements universitaires, soit en collaboration étroite avec ceux-ci.
La recherche n'est pas nécessairement la seule activité du chercheur. D'autres missions peuvent lui être confiées. Des missions d'expertise dans le cadre d'une entreprise et d'enseignement dans le cadre d'une université. Le couplage enseignement-recherche est le plus rentable et logique. De ce fait, les universités occupent généralement une place centrale dans les systèmes nationaux de recherche. Ainsi, il n'y a pas d'avenir de la recherche et de la société sans des universités performantes.
Reste à savoir que dans le monde occidental, la plus grande partie de la recherche est aujourd'hui financée sur des fonds mixtes, privés et publics. Même si l'Etat joue encore un rôle toujours important dans le financement de la recherche.
Ces financements sont souples, ils peuvent être attribués directement à des chercheurs, ou à des équipes de recherche, des laboratoires, des institutions, des groupements d'institutions qui travaillent en réseaux. Pour parvenir à des objectifs de politique scientifique, les organismes de financement de la recherche procèdent parfois à des appels d'offres sur des thèmes définis. Les groupes de chercheurs intéressés par la proposition vont ensuite soumissionner pour que le projet leur soit attribué.
Dans ce type de procédures, l'autonomie de la science est mise à mal par la formulation de projets où la réponse souhaitée par le financeur apparaît implicitement. C'est le risque des universités et de la recherche qui se plient aux seuls intérêts des entreprises. De plus, il faut veiller que les formes d'évaluation de la recherche soient opérées par les chercheurs eux-mêmes, leurs universités, leurs laboratoires et les institutions accueillant ces laboratoires. De surcroît, les systèmes nationaux de recherche peuvent être évalués et comparés entre eux, de sorte à améliorer et adapter les politiques de recherche.
Au niveau national, l'Etat doit définir une politique de recherche qui détermine les orientations stratégiques, c'est-à-dire les priorités, les sources de financement et le contexte institutionnel et juridique de la recherche. Au niveau du monde arabe et international, la recherche peut s'organiser dans des formes intégrées selon des créneaux précis.
Les sociétés arabes sont confrontées à l'introduction de technologies toujours plus avancées, dont la maîtrise et la réglementation nécessitent une mise en commun des savoirs et moyens entre eux avec des partenaires développés.
Un scientifique a besoin d'être en contact permanent avec ses pairs, travailler en équipe, participer à des colloques et s'informer des derniers découvertes et avancées.
Il peut aussi être amené, dans le cadre de ses activités professionnelles, à trancher des questions ayant un contenu moral ou éthique, il a donc besoin de consulter. Les activités biomédicales, par exemple, sont particulièrement concernées par les problèmes éthiques. Aujourd'hui, les grands thèmes de réflexion éthique sont: les limites de la science, but et maîtrise du savoir; la déontologie du chercheur; car depuis longtemps on sait que «science sans conscience n'est que ruine de l'âme». Tout autant, un pays sans recherche est ruine de l'avenir.
(*) Spécialiste en relations internationales
www.mustapha-cherif.com


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