Après quatre ans d'application, le système d'enseignement anglo-saxon, LMD, semble être sur la bonne voie. Ce constat émane du ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, qui s'est exprimé hier au siège de son département, lors de l'ouverture des travaux de la Conférence nationale des recteurs des universités. Rejeté en bloc par les étudiants, ce projet demeure aux yeux du ministre «l'unique issue qui permettra de réduire le taux d'immigration à l'étranger des étudiants voulant suivre leur cursus en post-graduation». Dans son allocution, le ministre a précisé que contrairement aux licenciés algériens issus du système classique, ceux de ce nouveau système peuvent s'inscrire, sans passer par l'étape de recyclage, en 1re année Master. Ainsi, il répond à certaines allégations faisant état de la non-reconnaissance de la licence version LMD dans les universités étrangères. Ce sont, d'ailleurs, ces mêmes arguments avancés par M.Harraoubia qui ont fortement convaincu les députés au point d'adopter à l'APN, récemment, la loi prévoyant ce système. «L'enseignement supérieur doit être en amont de ce qui se passe dans les pays développés», a précisé M.Harraoubia. Fustigeant les syndicats estudiantins qui ont «décrié» le LMD, le conférencier a laissé entendre que le changement escompté par son département consiste à former des cadres à même de rejoindre directement le monde du travail. Evoquant la coexistence des deux systèmes d'enseignement, la directrice de la conférence régionale Centre, Mme Kesri, croit dur comme fer que le moment est opportun pour abandonner définitivement le système classique. Toutefois, l'application du LMD, estimée seulement à 17% à travers le territoire national, pose un véritable problème au département de Harraoubia. Les transferts inter-régions des étudiants sont un autre défi à relever. Aux fins de pallier certaines lacunes, le ministre a exhorté, entre autres, ses directeurs régionaux à «uniformiser les modalités d'évaluation de passage et de progression de l'étudiant ainsi que les différences existant entre les universités.» Dans son intervention, Mme Kesri a précisé que 3200 étudiants inscrits dans le système LMD, sont attendus pour la rentrée universitaire 2007-2008. Le directeur de la conférence régionale Ouest a précisé, de son côté, que sur les 30.400 diplômés attendus cette année scolaire, 544 ont été inscrits au titre du LMD. Dans un autre chapitre, le ministre a réitéré son niet catégorique quant à la privatisation de l'université. Argumentant ses propos, le conférencier a précisé que «sur instruction du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, l'Université algérienne ne sera pas privatisée, quelle que soit la situation».