Il était 8 h quand des centaines de lycéens se sont regroupés en plein centre-ville, pour conduire un mouvement de protestation improvisé. Sur les lieux, on constate la participation d'au moins six lycées, les plus importants de Constantine: Ibn Taymia, Ibn Badis, El Houria, Fadila Saâdane, Yougourtha et Boudjanana. Les élèves réclamaient tout simplement l'allégement du programme et le départ du ministre de l'Education. Toutes les routes menant à la direction centrale de l'éducation ont été interdites aux élèves, craignant certainement un débordement de la situation. Face à la pression exercée par les lycéens, les autorités ont jugé utile de dépêcher des policiers sur les lieux. Quelques petits incidents ont été constatés, çà et là entre les protestataires et les forces de l'ordre. «Nous sommes dans la rue pour exprimer notre solidarité avec nos camarades, d'Alger et Oran. Nous sommes aussi concernés», déclare un lycéen de terminale. Des élèves de première et deuxième années se sont joints au mouvement dans un élan de solidarité. Leur avenir en dépend. Au cours de la marche qui les mènera jusqu'au cabinet du wali, une lycéenne ne cessera de répéter à ses camarades: «Nous voulons une marche sans casse...Ne répondez pas aux provocations». L'adolescente semblait l'une des meneuses de la marche. Déjà, jeudi dernier, les élèves de trois lycées ont interrompu les cours pour sortir dans la rue en scandant les mêmes slogans. Comme pour les élèves de Tarek Iben Ziad, les élèves d'Ahmed Bey et Zighoud Youcef ont également tenu à faire entendre leurs voix. L'événement ayant marqué cette journée est la détermination des lycéens qui comptent, selon leurs dires, maintenir la pression aujourd'hui et demain. Apparemment, rien ne va plus dans le secteur de l'éducation. La circulation était paralysée durant cette matinée et la situation aurait pu dégénérer quand les policiers à coups de matraque ont essayé de contenir les grévistes. Mais les cris des protestataires dissuaderont aussitôt les forces de l'ordre. On parle aussi de quelques interpellations. Cependant, aucune source officielle ne confirmera cette information. Le mouvement risque de connaître, dans les deux jours à venir, une autre tournure, malgré les assurances exprimées par le département de Benbouzid, affirmant que les sujets du Bac ne porteront que sur le programme dispensé, reconnaissant implicitement cependant la surcharge des programmes.