Même si les responsables du ministère de la Santé et ceux du département de l'Agriculture sont rassurants, le pays n'est pas à l'abri d'une menace potentielle. La grippe aviaire continue de tuer dans le monde. De nouveaux foyers sont repérés. En Algérie, la menace est, pour le moment, écartée, selon les responsables du ministère de la Santé et ceux du département de l'Agriculture. «Jusqu'à l'heure actuelle, aucun foyer de grippe aviaire n'a été enregistré», a rassuré, hier, lors d'une conférence de presse, Mme Samia Amrani, coordinatrice du dossier grippe aviaire au ministère de la Santé. Selon Mme Amrani, le dispositif de surveillance et de veille reste maintenu. Des instructions sont régulièrement transmises aux services vétérinaires locaux pour éviter tout risque de relâchement et inciter à une mobilisation permanente de leur part, ajoute-t-elle. Ainsi, 2117 prélèvements ont été effectués durant l'année 2007 et 5753 autres effectués en octobre 2005 au 30 novembre 2007. «Tous se sont révélés négatifs», affirme la conférencière. En outre, la vigilance des postes de contrôle aux frontières est de règle, indique Mme Amrani. A titre d'exemple, 32 canaris et pigeons provenant de pays européens ont été refoulés en décembre 2007. De son côté, le ministère de l'Agriculture a acquis 5 millions de doses de vaccins destinés à la vaccination de la volaille, en cas de besoin. Ce stock a été, selon M.Karim Boughalem, sous-directeur des services vétérinaires au département de Saïd Barkat, partiellement actualisé pour l'année 2008. De plus, les accords passés avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) permettront l'accès à des quantités supplémentairement en cas de besoin. Sur ce point, Mme Amrani assure, que le stock de Tamiflu, l'antiviral entrant dans le traitement de la grippe aviaire, est disponible et couvrira les besoins de 25% de la population tel que recommandé par l'OMS. Il faut noter, dans ce cadre, que le groupe pharmaceutique Saidal qui s'était, également, lancé dans la fabrication du Saiflu n'arrive pas à écouler ses produits sur le marché. Mme Amrani explique que le laboratoire suisse Roche était le détenteur de l'exclusivité de la production de ce médicament et l'Algérie a constitué son stock au moment où il y avait la menace et ce, bien avant que le Saiflu ne soit produit. Par ailleurs, même si les responsables du ministère de la Santé et ceux du département de l'Agriculture ne cessent de rassurer que le danger de cette maladie infectieuse, en Algérie, est pour le moment écarté, notre pays n'est tout de même pas à l'abri d'une menace potentielle. La vigilance doit toujours être de mise d'autant plus que l'Algérie se trouve au centre des deux principaux couloirs migratoires d'oiseaux sauvages allant des pays d'Europe vers les pays subsahariens et inversement, selon la saison. Mme Amrani a, à ce propos, lancé un appel à la vigilance. «Toutefois, il ne faut pas qu'il y ait un comportement injustifié de la part des consommateurs. Ils peuvent continuer à consommer la volaille en toute quiétude», dira-t-elle, en outre. Pour ce qui est du suivi et de la lutte contre cette maladie, pour cette année, la Commission nationale en charge du dossier s'est tracée comme objectif de se focaliser sur les préparatifs dans le cas d'une éventuelle pandémie de grippe aviaire avec transfert à l'humain, du fait que le risque n'est toujours pas écarté.