Cette période connaîtra le retour des oiseaux migrateurs vers le continent africain. La grippe aviaire continue de tuer dans quelques coins du globe et de nouveaux foyers y sont repérés. En Algérie, le sujet n'est plus évoqué et ce depuis le début de l'été. Pourtant, la menace existe toujours et le risque «pourrait réapparaître» en automne prochain, période de retour des oiseaux migrateurs, porteurs potentiels du virus d'Europe vers le continent africain. Une situation qui n'a pas laissé l'opinion publique indifférente puisqu'elle commence à s'interroger sur la menace de la grippe aviaire surtout après le cas de transmission humaine en Indonésie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait, en effet, annoncé qu'une Indonésienne avait transmis la grippe aviaire à ses proches tout en rassurant cependant que le virus n'avait pas muté de façon grave. Cette information est venue raviver les craintes en Algérie et au Maghreb, mais aussi dans le monde. Où on est-en donc concernant le dispositif de contrôle contre cette maladie en Algérie? Ce dispositif a été allégé depuis le mois de juin pour être renforcé de nouveau à partir de fin septembre-début octobre, période de retour des oiseaux migrateurs vers le continent africain, selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M.Abdessalem Chelghoum. «Le dispositif est toujours opérationnel», avait-il déclaré dernièrement. Même si les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ne cessent de rassurer que le danger de cette maladie infectieuse en Algérie «est pour le moment écarté», notre pays n'est tout de même pas à l'abri d'une menace potentielle. La vigilance doit toujours être de mise d'autant plus que l'Algérie se trouve au centre des deux principaux couloirs migratoires d'oiseaux sauvages allant des pays d'Europe vers les pays subsahariens et inversement selon la saison. S'agissant des actions effectuées dans ce cadre, une moyenne de 150 à 250 prélèvements sont établis quotidiennement et se poursuivent dans les 526 régions humides recensées en Algérie. Le dispositif de confinement des élevages surtout familiaux, l'équipement en matériels de protection et de lutte des forestiers et la multiplication de laboratoires d'analyses à travers les wilayas se poursuivent. Il convient de souligner que le dispositif de contrôle mis en place a été particulièrement renforcé durant le printemps, considéré comme période à haut risque du fait du passage des oiseaux migrateurs qui regagnent le Nord. La surveillance a été accentuée au niveau des zones humides de l'extrême est du pays. Aussi, et pour évaluer l'efficacité du dispositif d'intervention mis en place en octobre 2005, des tests de simulation ont été organisés au niveau de la wilaya d'El Tarf, dans une exploitation avicole. A souligner également que l'un des vaccins contre le virus H5N1 de la grippe aviaire que met au point actuellement le laboratoire belge GlaxoSmithKline s'est avéré efficace à faible dose pour 80% des patients lors d'un test clinique effectué en Belgique. Le H5N1, apparu fin 2003 chez des oiseaux en Asie du Sud-Est, s'est propagé en Europe et au Proche-Orient, faisant 133 morts dans le monde, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé.