Les lycéens ne lâchent pas prise. Au contraire. A Tizi Ouzou, les choses semblent s'enclencher vers des lendemains pour le moins difficiles. Hier matin, des élèves des classes de terminale des lycées de la ville tels Amirouche, Fathma N'Soumeur, El Khansa soutenus par les élèves du lycée de Mekla, ont organisé un sit-in devant le siège de la wilaya. Alors que durant les premières heures de la matinée, ces lycéens étaient devant le siège de la direction de l'éducation. Puis de là, ils rejoignent la cité administrative. Les élèves ont repris le slogan «on n'est pas des cobayes!» Un slogan accompagné de chants tels ceux de supporters de football. Les lycéens étaient très tendus. Ceux de Tizi Ouzou ont tenu également à préciser que la déclaration concernant les matières à supprimer comme les sciences islamiques ne traduit nullement un état d'esprit. Ils demandent surtout que cette matière ne soit pas rajoutée à l'examen du baccalauréat. Pour tamazight, ils affirment, que beaucoup de classes de terminale sinon l'ensemble n'ont pas suivi de cours en cette langue. Il semble judicieux qu'il n'y ait pas d'examen pour ces deux matières lors de la prochaine session du Bac. En revanche, ils souhaitent prendre des cours en tamazight, langue encore et toujours minorée dans le système éducatif. Les lycéens ont choisi deux élèves par lycée et formé une délégation qui sera reçue par le président de l'APW. En attendant le retour de cette délégation, on a pris attache avec les lycéens qui diront: «On n'est pas contre quiconque ou qui que ce soit, on a mené des marches pacifiques sans créer le moindre incident ou encore le moindre dérapage!» Un autre lycéen affirme que «cette grève ou action n'est nullement dirigée et surtout nous rassurons tout le monde, ce qui nous guide c'est notre avenir et personne ne nous impose d'autres démarches. Dire que les lycéens sont manipulés c'est insulter tous ces jeunes gens et cela veut dire que nous sommes des moutons. Attention à ce que vous dites, messieurs les responsables». Les lycéens de Kabylie affirment être attentifs à ce qui se passe sur la scène nationale concernant ce problème et notamment en ce qui concerne les deux points essentiels, à savoir l'allègement des programmes et la deuxième session du baccalauréat. Pour l'heure et malgré le ton assez coléreux des jeunes gens, les choses ne semblent pas déraper. Et les lycéens, dont la majorité des élèves de terminale, sont en grève, n'ont nullement dérangé les autres classes.