Les candidats au premier baccalauréat de la réforme sont désemparés. Ils exigent un allégement des programmes ; la tutelle, tout en refusant de tronquer le contenu des programmes, s'engage à élaborer les sujets d'examen sur la base des cours dispensés à l'échelle nationale. Entre les lycéens en grève et le ministère de l'Education nationale, c'est le dialogue de sourds qui domine désormais. Conséquence, le bras de fer continue et les établissements secondaires sont paralysés. Pour calmer le jeu, le secrétaire général de la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou est sorti, hier, de sa réserve, à l'occasion d'une conférence de presse, au cours de laquelle le représentant du DE a tenté de rassurer les lycéens. M. Boudali, revenant sur la genèse de l'affaire, a estimé que le souci des élèves est parfaitement partagé par les responsables du secteur de l'éducation, qui disent agir dans le sens de l'apaisement pour ne pas compromettre l'année scolaire. “Nous avons installé, depuis dimanche, une commission de wilaya présidée par le DE. Elle aura pour mission de déterminer avec les chefs d'établissement l'avancement des programmes pédagogiques”, dira M. Boudali. Le suivi se fera chaque semaine sur la base des rapports émanant des établissements secondaires. Les sujets du bac seront ainsi élaborés en fonction des programmes assurés. C'est là d'ailleurs, la substance du communiqué du département de Benbouzid rendu public jeudi suite au débrayage des lycées. “Les sujets que l'examen du baccalauréat seront non seulement conformes aux nouveaux programmes, mais également adaptés aux contenus dispensés au niveau national”, rassure le document du MEN. Le conférencier informe, par ailleurs, que les enseignants seront incessamment destinataires de prototypes de sujets des nouveaux programmes basés sur l'approche par les compétences. Au sujet de l'autre revendication des lycéens consistant en la suppression des nouvelles matières dans les sujets du bac, comme le tamazight et l'éducation islamique, l'orateur dit l'impossibilité d'accéder à une telle doléance, au risque de décrédibiliser le bac. Le retard accusé dans les programmes pourrait être rattrapé, espère M. Boudali. Comment ? L'orateur compte sur les cours de soutien et de rattrapage, dont le rythme d'exécution sera accéléré dorénavant. Hier, le mouvement de grève n'a pas cessé. Le débrayage a été suivi dans plusieurs établissements à travers la wilaya. C'est le cas des lycées de Mekla, Aïn El-Hammam, Ouaguenoun. Les élèves des lycées de Fathma n'Soummer, El-Khansa, dans la ville des Genêts, ont improvisé une marche pacifique vers le siège de la wilaya. La délégation des lycéens a remis une plate-forme de revendications à qui de droit qui transmettra à la tutelle concernée. Alors qu'une grève de quatre jours est observée depuis hier dans les lycées de la ville, un appel à tous les lycéens est lancé pour une grève illimitée à partir de samedi prochain, si jamais la tutelle ne donne pas “une réponse positive” à leurs revendications. Y. A.