Le président du Front national algérien (FNA) a changé de position. Ce changement a trait à la révision de la Constitution et au 3e mandat du président Bouteflika. «Nous ne voyons pas d'inconvénients pour peu que cette révision serve l'intérêt du pays», a déclaré, d'emblée, M.Touati lors d'une conférence régionale tenue jeudi au Palais de la culture de Annaba. Cette rencontre a regroupé les cadres de son parti structurés dans 15 wilayas de l'Est. Par ces dernières déclarations, Moussa Touati a révisé sa copie. De toutes les façons, le leader de FNA a tiré un trait sur certaines de ses anciennes positions. Aussi, la troisième force politique du pays a opéré un revirement par rapport à l'amendement de la Constitution et au 3e mandat du président de Bouteflika. Pourtant, il y a moins d'un mois, le leader du FNA a écarté deux élus à Mostaganem pace qu'ils avaient soutenu le troisième mandat du président de Bouteflika. Moussa Touati clamait: «Nous refusons d'amender la Constitution à des fins personnelles. Si révision constitutionnelle il y a, elle doit être faite pour préserver l'intérêt du peuple et des générations futures» sachant que le principal objectif de la révision de la Constitution est de permettre au président de la République de briguer un troisième mandat. L'amendement d'autres articles dans la Constitution n'est autre que l'apport de «figurants». M.Touati aurait-il oublié qu'il a, un jour, lancé: «Dix ans au pouvoir, c'est suffisant.» Si Bouteflika se présente aux futures échéances électorales, le FNA va-t-il trottiner le pas de l'Alliance? Pourtant, les 1500 participants au deuxième congrès du parti, ont décidé de prendre part à la prochaine présidentielle et que le postulant, selon M.Touati «doit être issu du peuple». Ainsi donc, dans son allocution, le chef du FNA a brossé un tableau de la situation politique, économique et sociale du pays, dont il dira qu'«qu'elle n'est guère reluisante et qu'il faudra un changement radical pour qu'il y ait un véritable essor et un décollage qui mettra le pays à l'abri». Abordant le volet investissements étrangers, il dénoncera la politique des firmes étrangères installées dans le pays et qui rechignent à employer les compétences nationales arguant que les universitaires algériens, ingénieurs et techniciens n'ont ni les qualifications ni l'expérience nécessaires pour prétendre à ces postes. «Cependant, poursuit-il, ces sociétés étrangères font des bénéfices sur le dos des Algériens; il faudrait que tout cela change!» L'orateur pris dans cette envolée lyrique parlera d'un éveil, d'une renaissance nationale qui verra ressurgir l'intelligence, l'innovation et l'invention pour un avenir radieux pour tous les Algériens. Le FNA, boosté par les résultats inattendus qu'il avait obtenus lors de la dernière consultation électorale, voit grand. Il agit en terrain conquis et avec un comportement qui redit long sur ses visées.