La création éventuelle d'un cartel du gaz ne serait pas du goût de l'Europe. Une «Opep du gaz» pourrait être créée en juin à l'occasion du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg), révèle le quotidien russe Kommersant citant une source proche du gouvernement russe. La charte de cette nouvelle organisation pourrait être présentée lors d'une réunion de ce forum qui doit se tenir en juin à Moscou, selon le journal. «La plupart des articles de cette charte correspondent presque entièrement à ceux de la charte de l'Opep», selon le responsable cité. Il précise que la question a été abordée lors d'une réunion préparatoire, mercredi en Egypte, du prochain Forum des pays exportateurs de gaz. «Le statut de la nouvelle structure pourra être présenté lors du 7e forum (du Fpeg) qui aura lieu à Moscou en juin», assure Kommersant. Le service de presse du ministère russe de l'Energie n'a pas souhaité commenter cette information. Il a précisé que le Fpeg serait organisé en juillet et non en juin à Moscou. Les plus grands exportateurs de gaz sont déterminés à instituer un cartel du gaz. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait précisé, le 20 octobre 2007, lors de son passage au forum El Moudjahid que la délégation russe qui préside ce forum soumettra des propositions dans ce sens. «Pour que l'idée d'une Opep du gaz soit possible, il faut attendre que toutes les conditions soient réunies», avait-t-il précisé. La décision d'instituer un cartel n'a pas été prise au précédent Forum de Doha. Au lieu de cela, les pays producteurs ont proposé de créer un groupe de coordination de haut niveau qui se chargera, entre autres, de l'élaboration de principes de la formation des prix du gaz sur le marché. L'Argentine, la Bolivie et le Venezuela se sont prononcés, avant le forum, en faveur du regroupement des pays exportateurs au sein d'une structure, à l'instar de l'Opep. L'Algérie, par la voix du président de la République Abdelaziz Bouteflika, n'a pas rejeté l'idée. «Elle mérite d'être examinée et discutée entre tous les intéressés», a déclaré le chef de l'Etat. Certains pays consommateurs ont fait état, faut-il le rappeler, d'une «nervosité» suite à un éventuel regroupement des exportateurs de gaz. Cette nervosité, qui a été assez longtemps présente dans l'espace médiatique, s'explique par les tensions dans le dialogue énergétique lancé par Moscou au Sommet du G8. Depuis, de nombreux pays ont rénové ou se sont engagés dans la voie de la rénovation de leur stratégie énergétique. L'éventualité de la création d'un cartel du gaz ne serait pas du goût de l'Europe qui craint une dépendance énergétique envers Alger et Moscou.