Le cercle des partisans du troisième mandat s'élargit de plus en plus. Divergence de fond ou juste un trompe-l'oeil? La majorité des «partis politiques» préfèrent prendre le bâton par le milieu quant à la candidature du chef de l'Etat pour un troisième mandat. Deux pas en avant et un pas en arrière. Ils optent pour la circonspection. Ils ne sont «ni pour ni contre». Une réserve de façade. Il faut bien mettre la forme. Dans le fond, les partis, dits puissants, commencent à se «redresser». Le RND, qui ne pipait mot sur cette question, commence à corriger sa copie. Cette formation n'écarte pas la possibilité d'apporter son soutien au chef de l'Etat pour un nouveau mandat. Le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, l'affirme à demi-mot. «Nous soutenons la révision constitutionnelle pour offrir un cadre constitutionnel adéquat permettant au président Bouteflika de garantir le renforcement de la stabilité du pays et le parachèvement du redressement national», a-t-il déclaré jeudi dernier. Très clair, le RND souhaite voir le président poursuivre son parcours pour la «concrétisation du projet national, républicain et pour le développement». Ces déclarations ont été interprétées comme un clin d'oeil. De son côté, le parti de Moussa Touati révise sa feuille de route. Ayant exprimé «son refus» à un troisième mandat présidentiel, le FNA change de discours. Revirement à 180°. A partir de Annaba, Moussa Touati a affirmé que le FNA ne s'oppose pas à l'amendement de la Constitution ni à un 3e mandat présidentiel. Le cercle des partis, partisans du troisième mandat, s'élargit de plus en plus. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui annonçait que la révision de «la Constitution n'est pas une urgence», a fini par rentrer dans les rangs. «Je ne suis pas contre l'amendement de l'article 74 de la Constitution qui fixe la candidature du président de la République à deux mandats», a précisé Mme Louisa Hanoune, lors de son passage au forum hebdomadaire de l'Entv. Le mot est lâché. Le Parti des travailleurs ne s'oppose aucunement à ce que Abdelaziz Bouteflika brigue un troisième mandat. Mme Hanoune le dit, et presque sans équivoque: «Il faut que la liberté de candidature soit garantie à tous, et sans restriction aucune», a-t-elle estimé. L'autre parti qui maintient encore le suspense n'est autre que la troisième force de l'Alliance présidentielle, le MSP. Bouguerra Soltani n'écarte, tout de même, pas l'éventualité de soutenir M.Bouteflika. «On attend que le président s'exprime sur ce sujet, pour prendre une position officielle», a-t-il déclaré, lors d'une intervention médiatique. Réellement, l'Alliance s'est lancée dans «la guerre du leadership». Aucune formation ne tient à être le dernier wagon. Chacune veut être la locomotive de la campagne pour un troisième mandat. Ayant été le premier à se lancer dans une précampagne pour le président, le FLN invite M.Bouteflika à se présenter au nom du parti. Un message bien compris et mal digéré par les alliés du FLN. Pas de concession là-dessus, pour le MSP. M.Soltani est catégorique: «Si le président se présente au nom d'un parti, nous prendrions une position très claire.» En outre, l'hypothèse de voir le MSP et le RND donner de nouvelles orientations, à l'occasion de la tenue de leurs congrès, n'est pas à écarter. Ainsi, c'est après leurs congrès que les deux formations prendront une position définitive exprimant leurs décisions de fond.