Elle a affirmé qu'elle n'est pas contre une troisième mandature. Le cercle politique, partisan du troisième mandat pour le président de la République, s'élargit. Après le FLN, voilà le Parti des travailleurs (PT) qui «rentre dans les rangs». «Je ne suis pas contre l'amendement de l'article 74 de la Constitution qui fixe la candidature du président de la République à deux mandats», a précisé Mme Louisa Hanoune, avant-hier, lors de son passage au forum hebdomadaire de l'Entv. Le mot est lâché. Le Parti des travailleurs ne s'oppose aucunement à ce que Abdelaziz Bouteflika brigue un troisième mandat. Mme Hanoune le dit, et presque sans équivoque: «Il faut que la liberté de candidature soit garantie à tous, et sans restriction aucune», a-t-elle estimé, avant d'ajouter, tout de go: «Je ne suis pas contre la candidature à plusieurs reprises. L'important c'est le programme et des garanties pour des élections libres et régulières.» Pour la secrétaire générale du PT, «tous les articles de la Constitution peuvent être amendés, sauf ceux portant sur la souveraineté et l'unité de la nation». Elle cite, en ce sens, les articles 01 et 13 de la loi-mère, qui stipulent, respectivement: «L'Algérie est une République démocratique et populaire. Elle est une et indivisible»; «en aucun cas, ne peut être abandonnée ou aliénée une partie du territoire national». Revenant sur la crise sociale qui menace le pays, suite notamment à la flambée des produits de première nécessité, Louisa Hanoune a rappelé qu'elle avait déjà proposé une série de mesures à même de sortir le pays du tunnel dans lequel il se trouve. Quelles sont ces propositions? La conférencière cite, entre autres, l'augmentation du Smig à 25.000DA. «La nouvelle grille des salaires de la Fonction publique demeure insuffisante par rapport au pouvoir d'achat et à la hausse des prix des marchandises et des denrées alimentaires» déplore Mme Hanoune. Elle s'interroge, en outre, sur le sort réservé aux travailleurs licenciés et qui se comptent par milliers. De l'avis de la secrétaire générale du PT, la loi de finances 2008 «n'a pas prévu des mesures nécessaires à même d'apaiser le climat de tension sociale qui pointe à l'horizon, comme les primes de chômage, les allocations familiales, la préservation des emplois, la création de nouveaux emplois, l'octroi d'indemnités aux handicapés et le soutien au logement social». Revenant sur la politique suivie par l'Etat et qui concerne la subvention des prix des produits de première nécessité, Louisa Hanoune a estimé que cette stratégie «n'est guère suffisante». Elle pense que «la politique de l'ouverture du marché a laminé l'industrie et l'agriculture algériennes, qui ne sont plus en mesure de faire face à la concurrence extérieure». L'invitée du forum de l'Entv suggère d'encourager et de fructifier la production nationale «à travers la réouverture des entreprises nationales qu'on devrait encourager, au lieu de compter sur les étrangers dont le seul souci est de se procurer de nouveaux marchés». Fustigeant «la politique de privatisation des entreprises nationales», la première responsable du PT s'est félicité des décisions «du gel de privatisation du Crédit populaire algérien (CPA) et du Contrôle technique de la construction (CTC)». Par ailleurs, revenant sur le projet de l'Union méditerranéenne, défendu bec et ongles par le président français Nicolas Sarkozy, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a indiqué qu'il «faut être vigilant». Pour Mme Hanoune, le président français n'a pas expliqué son projet, «on ne sait, de ce fait, pas si Sarkozy veut inclure l'Etat hébreu à cette union...».