Selon toute vraisemblance, on s'achemine vers une élimination du Nigeria. La Côte d'Ivoire a décroché, vendredi à Sekondi, le premier billet des quarts de finale de la CAN-2008 après son facile succès aux dépens du Bénin 4-1, tandis que le Mali et le Nigeria, auteurs d'un nul (0-0), devront attendre la dernière journée avant de connaître leur sort. Avec deux succès en autant de matches et cinq points d'avance sur le troisième, le Nigeria, les Eléphants ivoiriens sont assurés de terminer à l'une des deux premières places du groupe B avant même leur ultime rencontre contre les Maliens, mardi à Accra. Dans le match Côte d'Ivoire-Bénin, Drogba a d'abord libéré les siens, qui butaient depuis 40 minutes sur la défense béninoise, en assurant un une-deux face au gardien, lancé par Y. Touré. Le même Yaya a fait tomber les «Ecureuils» de la branche en marquant peu après le deuxième but, sur un centre de...son frère Kolo juste devant la ligne (43). La seconde période a été un long calvaire pour les «Ecureuils», privés de ballon, et Kader Keita (52) puis Aruna Dindane (62) ont gonflé le score. Ce large succès ne lève pas toutes les interrogations sur la Côte d'Ivoire, un des grands favoris de l'épreuve. L'écart était trop grand entre les deux équipes pour que le match délivre des renseignements fiables sur les Ivoiriens. Ils ont sans doute le plus bel effectif du tournoi, mais leur défense n'a encore été réellement testée qu'en quelques occasions par les Nigérians trop timides (1-0) ou par les Béninois trop limités. Et Drogba a raté des gestes faciles, sous les yeux de ses parents venus à Sekondi: une frappe trop molle (13), un coup franc tout aussi souffreteux (28) et surtout une reprise facile aux 16 mètres, qu'il a envoyée dans le ciel de Sekondi (35). Mais il a ensuite parfaitement géré son duel avec Rachad Chitou sur son but, et donné une passe décisive à Dindane. Il a pu sortir sous les ovations des nombreux Ivoiriens - la frontière est à moins de 200km. La compétition s'arrête là en revanche pour les Béninois, trop justes et sans doute perturbés par les caprices de Mouritala Ogoubiyi, banni puis rappelé. Entré en début de seconde période, il n'a guère eu le temps de montrer grand-chose. Les autres attaquants béninois ont laissé une bonne impression, Stéphane Sessegnon, le plus dangereux, et Razack Omotoyossi, qui a sauvé l'honneur en fin de match (90+1). Quant au Mali, il est bien placé pour se qualifier pour les quarts de finale après son nul (0-0) contre le Nigeria, vendredi à Sekondi, dans un match de très haut niveau qui place les Nigérians au bord d'une élimination précoce de la CAN-2008. Pour rejoindre la Côte d'Ivoire, vainqueur du Bénin (4-1) et qualifié grâce au nul entre Maliens et Nigérians, les joueurs de l'entraîneur Jean-François Jodar n'ont besoin que d'un point lors de leur troisième et dernier match de poule, mardi, contre une Côte d'Ivoire qui pourra reposer quelques titulaires. Le Nigeria, géant de football d'Afrique avec ses deux CAN (1980, 1994) et sa médaille d'or olympique (1996), risque une infamante élimination dès le premier tour. Un traumatisme pour une nation arrivée 12 fois en demi-finale en 14 participations à la Coupe d'Afrique. Même réussir un carton au troisième match contre le Bénin (0 point) ne lui servirait à rien si les Ivoiriens ne battent pas le Mali.