Le président de la JSMB fait du maintien l'objectif n°1 de l'équipe. L'Expression: Après une très longue absence, vous voilà de retour à Béjaïa. Peut-on savoir le pourquoi d'une telle éclipse de votre part? B. Tiab: Comme vous le savez, je suis malade et cela nécessite un suivi médical continu. J'ai dû me déplacer en France pour une série d'examens réguliers pendant quelques semaines. Ce qui m'a obligé à rester sur place. Cela voudrait-il dire que vous vous êtes éloigné de l'actualité sportive du pays? Absolument pas. A l'ère d'Internet, cela est inadmissible. Même en France, je suivais tout ce qui passait au pays, et bien sûr, sur le football algérien. N'ayez crainte, je suis au courant de tout. Vous avez, donc, suivi le parcours de la JSMB? Cela, même sans Internet, je pouvais le suivre. Je suis tout de même le président de ce club. Il y a le téléphone et on m'informait de tout. Vous étiez parti juste avant que votre équipe ne subisse de très gros revers à domicile face à la JSK et au MCS.Vous revenez et vous la retrouvez au milieu du tableau dans un bien meilleur état d'esprit. C'est vrai! Mais si vous jetez un coup d'oeil au classement général du championnat, vous verriez que la JSMB est loin d'être assurée du maintien. Pour nous, tout reste à faire en ce domaine et les joueurs doivent multiplier leurs efforts pour atteindre cet objectif. On a appris que dès votre retour de France, vous avez tenu à les rencontrer. C'est exact. Je suis allé les voir à l'issue d'une séance d'entraînement. Je crois qu'ils avaient, eux aussi, besoin de me rencontrer. Nous y sommes allés franc jeu et nous avons débattu d'un maximum de problèmes. En tout cas, cela a abouti sur une théorie: qu'il fallait se solidariser pour se battre et assurer le maintien du club en division1. Cela veut-il dire que les soucis d'ordre financier rencontrés par les joueurs sont aplanis? Je n'ai pas dit cela, mais citez-moi un seul joueur qui soit passé par la JSMB et qui dit que Boualem Tiab l'a spolié de ses droits. Chez nous, il y a des difficultés comme partout ailleurs, peut-être plus difficilement qu'ailleurs, à réunir l'argent nécessaire, mais il ne se trouve pas un joueur ou un entraîneur qui ait été un jour lésé. En tout cas, ce problème d'argent est récurrent à la JSMB. Je ne vous le fait pas dire. Je me suis absenté quelques mois et à mon retour j'ai retrouvé les mêmes problèmes. C'est à croire que nous vivons dans la région la plus pauvre du pays. Dès que vous vous adressez à un responsable local, il vous répondra que la wilaya n'a pas d'argent. Si le sport doit disparaître de Béjaïa, qu'on nous le dise. Et comme un problème ne vient jamais seul, voilà qu'un autre vient se greffer à celui posé par l'équipe seniors. Expliquez-vous. Je veux dire par là que nos équipes de jeunes n'ont plus de terrain pour recevoir leurs adversaires. Elles le font, donc, dans d'autres localités de la wilaya. Ce qui fait que sur l'ensemble de la saison, elles sont, toujours en déplacement, d'où des dépenses supplémentaires pour un club qui ne reçoit aucune aide des autorités locales. Malgré cela, si ces autorités veulent nous aider en priorité, qu'elles permettent au moins à notre équipe de jouer sur un terrain digne de ce nom. Vous faites allusion ici à l'état de la pelouse du stade de Béjaïa. C'est cela. Ai-je besoin de vous dire qu'à cause de cette pelouse défectueuse, notre équipe a perdu de nombreux points à domicile? Ce n'est pas nous qui le disons, mais les entraîneurs de nos adversaires qui avouent que cette pelouse aide l'équipe qui défend ce qui n'est pas le cas de la JSMB qui joue chez elle. Que les autorités de Béjaïa nous arrangent au moins cette pelouse, le reste on peut, plus ou moins s'en occuper. On raconte que vous envisagez de changer de domiciliation pour votre équipe. Si ça continue comme cela, on sera obligé de le faire. En tout cas, pour la Coupe de la CAF, il nous sera impossible de recevoir le CS Sfax sur un tel terrain. Nous irons peut-être à Sétif, Jijel, voire Bordj Bou Arréridj. C'est une équipe de Béjaïa qui joue la Coupe d'Afrique et c'est une autre ville qui recevra les Tunisiens. Les autorités béjaouies savent vraiment bien faire de la publicité et de la promotion à leur ville. Vous nous parliez tout à l'heure de maintien pour votre équipe. La croyez-vous capable d'atteindre cet objectif? Ecoutez, elle vient d'aligner une série de 11 matchs sans défaite. Cela prouve qu'elle sait se défendre. Maintenant ce qui lui manque, c'est de faire en sorte d'obtenir des points à domicile, même si cela doit se faire sur un champ de patates. Nos joueurs savent qu'ils ont les moyens de réussir dans leur tâche, et moi je les crois capables de le faire. Jeudi prochain ce sera le match JSK-JSMB. C'est le derby de la Kabylie et nous irons à Tizi Ouzou pour défendre nos chances et préserver notre invincibilité. La JSK est un grand club, mais elle ne nous fait pas peur.