Choquée, Ismahane, une fillette de 14 ans, se remémore son grand-père assassiné en 1996 presque au même endroit. La localité de Thénia a frôlé la catastrophe. L'hécatombe a été évitée grâce à la vigilance et au courage d'un policier qui était, en ce jour fatidique, mardi dernier, et en cet instant en faction devant l'édifice visé. «Au prix de sa vie, ce dernier, hélas, tué par la déflagration, a défié ce sinistre kamikaze et a réussi à sauver plusieurs dizaines de vies humaines, notamment ses collègues de la Bmpj.» Ces témoignages sont sur toutes les lèvres, à l'ex-Tizi N'aït Aïcha, jadis qualifiée de porte de la Kabylie. Une reconnaissance, que ce soit de la part des policiers ou des citoyens, qui se veut un vibrant hommage à ce brave agent de la Bmpj. En fait, le terroriste, auteur de l'attentat, a été dévié de sa trajectoire, et par ricochet, la fourgonnette bourrée de 500 kg d'explosifs, (une charge qui aurait fait écrouler toute la bâtisse de la Bmpj) a raté sa véritable cible en échouant près d'une vingtaine de mètres plus loin. Ce constat a été relevé sur les lieux du drame par de nombreux observateurs. «J'étais arraché, à l'instar de tous les habitants de Thénia, de mon sommeil, aux environs de 6h 25. J'ai couru vers le lieu de l'attentat où j'ai vu des lambeaux de chair humaine ensanglantés et une partie d'un pied accroché à un arbre», témoignera un enseignant habitant la Casbah de Thénia. La branche d'Al Qaîda au Maghreb a revendiqué, hier, l'attentat à la voiture piégée contre un commissariat de police en Algérie, faisant mardi 4 morts, dans un communiqué mis en ligne sur son site internet. Aussi l'identité du kamikaze a été rendue publique. En effet, Hamza Abou Abderrahmane, «a foncé mardi 29 janvier à 6h30 dans un véhicule rempli d'au moins 650kg d'explosifs». Le texte de cette revendication, dont l'authenticité ne peut être établie, ajoute que les locaux visés abritaient, au moment de l'attaque, «au moins 80 membres des forces de police.»