Aussi bien à Tizi Ouzou qu'à Alger, l'on a enregistré une réprobation qui annonce, certainement, une cascade de démissions. Le conseil national du RCD s'est réuni jeudi à Alger, officiellement pour examiner la situation politique du pays et comment répondre aux «invitations officieuses» du pouvoir, à changer de cap... concernant les élections. En fait, le conseil national s'était surtout penché sur le cas de MM. Ould Ali Lhadi, responsable du MCB, coordination nationale et Zanoune Madjid du bureau d'Alger, tous deux membres de l'exécutif national du RCD. Ces deux anciens militants ont donc été «poussés» vers la porte de sortie car on leur aurait reproché d'avoir pris des initiatives dans le cadre du mouvement citoyen, sans l'aval de l'exécutif national. Mais, selon d'autres sources, ce «prétexte» ne sert que pour «la consommation interne», la véritable raison serait, semble-t-il, liée au fait que ces deux responsables appartiennent au «clan Benyounès». On rappelle que M.Amara Benyounès, ancien ministre des Travaux publics, a décidé de se retirer de tout poste de responsabilité et de se considérer comme «simple militant de base». Une façon «polie», il faut en convenir, qui lui permet de quitter le navire. Dans la foulée de cette «double exclusion», on a appris que plusieurs militants du RCD ont mal pris la chose. Aussi bien à Tizi Ouzou qu'à Alger, l'on a enregistré une réprobation qui annonce, certainement, une cascade de démissions. Rappelons que M.Madjid Zanoune, ancien du secteur de la sidérurgie et syndicaliste émérite, a été à l'origine de quelques victoires électorales, remportées à Alger par ce parti. Très estimé et très respecté par la «base militante», Zanoune Madjid avait présidé la commission du choix des candidatures aux dernières législatives à Alger. Quant à M.Ould Ali Lhadi, il a été l'une des chevilles ouvrières du MCB, coordination nationale, en remplacement à ce poste de Madjid Amazigh de Béjaïa, qui, lui-même, avait remplacé M.Ferhat M'henni après son limogeage en 1996. Très actif et entreprenant, M.Ould Ali était apprécié de tous ceux qui l'avaient approché. Toujours, selon les mêmes sources, il semble que M.Ferdjallah Djamel, l'actuel vice-président du RCD, serait l'une des prochaines «têtes de turc» de cette série d'exclusions. Par ailleurs, on prétend que le prochain «homme fort» du RCD, serait M.Hamid Lounaouci, l'ancien ministre des Transports et actuellement secrétaire national à l'information du parti. Sur un autre plan, on a appris que le Conseil national du RCD, lors de sa réunion du jeudi 11 avril, a débattu de la situation politique nationale. On apprend également que le RCD aurait été contacté par le pouvoir en vue de le faire revenir sur «sa décision de boycotter des élections». Une décision, imposée par la situation qui prévaut au RCD, notamment à cause du «flirt» de cette formation avec l'aile radicale des ârchs qui aurait été apprécié par plusieurs personnalités de ce parti. Des personnalités du conseil national regrettent, semble-t-il, de ne pouvoir faire marche arrière. Le parti de Saïd Sadi, déjà assez mal en point, surtout dans ce qu'il considère comme étant son bastion naturel, à savoir la Kabylie, tend plutôt à perdre de son ascendant dans les rangs du mouvement citoyen. Face à la réaction, souvent musclée des forces de sécurité, les «radicaux», des ârchs ont préféré se «terrer» en attendant des jours meilleurs. Devant ce calme, certes précaire, mais qui a tendance à s'installer dans la durée, avec la fatigue assez compréhensible des citoyens, les «radicaux», proches du RCD, ne peuvent plus compter sur «la culture de l'émeute». Le mouvement renouant avec ses principes directeurs qui sont la voie pacifique et la réelle représentativité populaire, ne sera plus «tenu en otage» par les adeptes des «troubles...» à l'infini...