Avant que ce match ne se joue, chaque camp affiche son optimisme. Le Nigeria annonce avec beaucoup d'aplomb qu'il va battre son grand rival régional, le Ghana, aujourd'hui en quarts de finale de Coupe d'Afrique (CAN-2008), des rodomontades d'avant-match auxquelles les Black Stars répondent dans un style moins direct, mais avec la même assurance. «Désolé les gars, mais ce sera un trou noir pour les étoiles noires ("A black out for the Black Stars")!», a expliqué à des journalistes ghanéens un membre de l'encadrement des Super Eagles, Peterside Idah, très connu en Afrique car il est aussi un des consultants vedettes de la chaîne de télévision sud-africaine Supersport, captée sur tout le continent. «Le Ghana est une bonne équipe, admet le défenseur marseillais Taye Taiwo, mais si on reste concentrés, on les bat. Le dernier match amical qu'on a joué contre le Ghana, on l'a perdu 4 à 1 (il y a presque un an, le 6 février 2007), on prendra notre revanche. On reste confiants, même s'il y aura beaucoup de monde au stade contre nous». «Nous sommes l'équipe des grandes occasions», martèle John Mikel Obi, le meilleur Nigérian du tournoi pour l'instant. Leur capitaine, Nwankwo Kanu, de retour de blessure et opérationnel contre les Black Stars, s'attend à «un match difficile, parce que c'est le pays organisateur. Mais nous avons bon espoir de passer, la confiance est de retour, c'est bon signe. Nous continuons à prier, parce que nous savons ce qui s'est passé au dernier match (2-0 contre le Bénin et défaite du Mali qui qualifiait le Nigeria), je crois que nous referons la même chose dimanche». Contre qui souhaite-t-il jouer en finale? «Un match après l'autre, sourit Kanu, nous verrons après dimanche, je pourrai alors répondre à cette question». Les Ghanéens roulent moins des mécaniques, mais restent tout de même «confiants, nous pouvons gagner la Coupe», assure Michael Essien. «Je suis sûr que mon équipe à le potentiel pour aller au bout», dit le sélectionneur du Ghana, Claude Le Roy. Adepte du second degré, il glisse qu'il ira se reposer chez lui, en Avignon et en Corse, après le tournoi, vainqueur ou vaincu. «Mais je ne veux pas partir d'ici avant mon anniversaire», mercredi, veille d'un éventuelle demi-finale contre la Tunisie ou le Cameroun, conclut-il. Les supporters ghanéens sont moins prudents. Dans les nombreux micro-trottoirs réalisés par les radios ou les télévisions locales, tous voient une victoire des Black Stars contre le Nigeria. Un auditeur de Twin City Radio, la station de Sekondi-Takoradi, pronostiquant «3-1 pour le Ghana», a même été repris par l'animateur: «Vous pensez vraiment que les Super Eagles vont marquer une fois?»