Le président du Haut conseil islamique a contesté l'emploi du fonds de la zakat dans des investissements. Divergences, polémique et mises au point. C'est ce qui ressort du point de presse, animé hier par le président du Haut conseil islamique, Cheikh Bouamrane. Celui-ci maintient sa position. Il remet même en cause l'autorité du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, concernant l'usage du fonds national de la zakat dans la création de microentreprises au profit des chômeurs. Le président du HCI a, en date du 30 janvier dernier, lors d'une émission radiophonique, contesté l'emploi du fonds de la zakat dans des investissements. Selon lui, le texte coranique est très clair. «El Idjtihad» n'a pas lieu d'exister quand le jugement est codifié par le Saint Coran. Ces déclarations ont été reprises par un confrère arabophone provoquant un malaise et un différend entre Cheikh Bouamrane et le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. La réponse de M.Ghlamallah ne s'est pas fait attendre. Selon Cheikh Bouamrane, «Ghlamallah a affirmé que le président du HCI n'est pas mufti, il n'est donc pas en mesure de faire des fetwas». Ce qui a jeté de l'huile sur le feu. Reprise par les journaux, la controverse entre les deux hommes a pris de l'ampleur. Néanmoins, Cheikh Bouamrane a tenu à préciser, hier, que sa déclaration n'avait nullement pour but de provoquer une quelconque polémique. «La presse en mal de scoop a déformé mes déclarations», a-t-il commenté. Afin d'éviter un éventuel conflit, Cheikh Bouamrane a rédigé une lettre à l'intention du ministre des Affaires religieuses. Des copies de la lettre ont été remises aux journalistes présents au point de presse. «Les accusations attribuées au président du Haut conseil islamique n'ont aucun fondement», est-il noté dans le document. La lettre d'explication est accompagnée d'un CD-ROM contenant l'intégralité de l'intervention de Cheikh Bouamrane dans l'émission radiophonique. Le président du HCI paraît déterminé à mettre un terme à cette polémique. Ainsi, le différend entre les deux hommes a pris une bonne partie du point de presse destiné à la présentation de certaines éditions de textes du conseil. Un ouvrage de deux tomes sur l'imam Abdelhamid Ibn Badis a été présenté par son auteur, Mohamed Bensmina. Ce dernier a consacré le premier tome à l'étude de l'oeuvre de l'imam intitulé «La Renaissance». Ce volume contient les aspects spirituel, éducatif, politique et économique de son mouvement pour la libération du peuple algérien contre le colonialisme et l'ignorance. Le deuxième volume est une étude sur l'illustre imam en tant qu'homme de littérature. M.Bensmina a affirmé que cette étude est la première du genre. «Personne n'a étudié Ibn Badis en tant qu'homme de lettres auparavant», a-t-il assuré. La dernière édition de la revue Les études islamiques a été également présentée. Parmi les différents sujets abordés par la revue, il est bon de signaler l'hommage rendu à Isabelle Eberhardt. Cette journaliste russe qui s'est convertie à l'Islam a fait le choix de vivre parmi les bédouins algériens. Elle a laissé plusieurs écrits décrivant la vie des Algériens sous le régime colonial français. Elle est morte à Aïn Sefra «à l'ombre de l'Islam», rapporte la revue.