Pour les protestataires, les doléances soumises au directeur lors des différentes réunions étaient restées lettre morte. Les employés de l'entreprise d'aviculture d'El Asnam, Carravic-SPA, dans la wilaya de Bouira, sont en grève depuis hier. Ce mouvement de protestation, qui a déjà paralysé l'entreprise pendant une dizaine de jours, en décembre de l'année précédente, refait surface aujourd'hui. Les grévistes décident de ne reprendre leurs postes qu'après le départ de l'actuel premier responsable de l'entreprise et ses «acolytes», disent-ils. En plus du problème des salaires qui n'est pas encore réglé, les membres du syndicat dénoncent la pression exercée sur les travailleurs par certaines personnes déléguées par le directeur général, les tentatives de blocage de l'activité syndicale, ainsi que le non-aboutissement des réunions regroupant les membres du bureau syndical et le directeur général. Pour les protestataires, les doléances soumises au directeur lors de ces réunions étant restées lettre morte, ils ont recouru au mouvement de grève tout en assurant un service minimum. Le directeur général de l'entreprise, qui ne reconnaît pas ce mouvement, a affirmé que toutes les revendications ont été prises en charge, excepté celle de la revalorisation des salaires. «Cela, dit-il, dépend, comme il a été convenu entre les deux parties, de la situation financière de la filiale.» S'agissant des pressions sur les travailleurs et le blocage des activités syndicales, le directeur général a démenti catégoriquement, ces déclarations. «Aucune sanction n'a été prise à l'encontre des travailleurs», a-t-il déclaré. Et d'ajouter que «ce mouvement de grève est illégal, et les grévistes jouent aux déstabilisateurs. Cela risque de mettre en jeu l'avenir de l'entreprise et celui de l'ensemble des travailleurs. Nous sommes toujours disposés à négocier avec les travailleurs», conclut-il. Par ailleurs, à la suite de ces protestations et ce bras de fer entre la direction et les employés, qui ne semblent pas prendre fin, les retombées risquent d'affecter, le secteur de l'aviculture dans cette région, à savoir la production les poussins et poulets de chair. Ce qui pourrait se répercuter sur le marché de cette production, notamment une flambée des prix de la viande blanche, ainsi que le prix des oeufs qui connaît une hausse sensible ces dernières semaines. Pour cela, une solution doit être trouvée dans les prochains jours afin de relancer l'entreprise qui est affaiblie sur le plan financier et oeuvrer pour l'intérêt commun de la filiale.