Le dernier carré ne renferme que d'anciens vainqueurs du trophée. Le menu des matchs de demi-finales de la 26e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2008) offre un plateau royal pour les puristes du football avec des équipes, qui allient si bien le rythme de la samba et la rigueur dans le jeu toute européenne. Les quarts de finale ont vécu: la Tunisie de Roger Lemerre a été terrassée lundi soir au bout d'un combat héroïque face aux Lions indomptables du Cameroun qui reviennent de loin, alors que la Côte d'Ivoire et le Ghana, pays organisateur, sont présentés comme les épouvantails de cette édition. Les hommes de Hassan Chehata (Egypte), qui sont descendus de la Vallée des Rois pour ne pas faire de la figuration durant cette édition, sont à surveiller comme...le phénix. Le Ghana, avec ses Black Stars qui font le bonheur des clubs de la Premier League anglaise, est, de l'avis des spécialistes, le potentiel vainqueur de cette édition. Avec ses ‘'bulldozers'', à l'image d'un déménageur comme Michael Essien, les Ghanéens sont en passe de forcer tous les pronostics. En face, les Lions indomptables, avec leur baroudeur Samuel Eto'o, qui a détrôné l'Ivoirien Laurent Pokou de la place de meilleur buteur de l'histoire de la CAN, et le retour en forme de la légion étrangère à l'image d'un Geremi (N'jitap) galopant comme une gazelle, ne comptent pas aller, à ce stade de la compétition, refaire leurs classes. Contre les infortunés Tunisiens, les Camerounais, qui n'avaient pas vraiment fourni une prestation inoubliable, ont cependant donné cette puissante impression d'une équipe bien en jambes avec des joueurs au gabarit impressionnant, qui est enfin rentrée dans la compétition, comme si elle ne carbure qu'au diesel. Après avoir reçu une correction face aux Egyptiens (4-2), les Camerounais ont réussi à ne pas mourir dans la jungle des éliminatoires. A l'opposé, la Côte d'Ivoire, avec ses seigneurs du championnat anglais, a montré un visage tout à fait conforme aux attentes des spécialistes. L'équipe de Gili, avec les Drogba, Salomon Kalou et autres Eboué, a été tout simplement impériale dans ses sorties, ‘'absolutly'' fantastique. Un pur bonheur que de voir cette équipe évoluer sur un terrain. Mais, gare à l'excès de confiance! Sur les rives du Nil, les pêcheurs égyptiens ont depuis des millénaires appris à attendre le poisson, à le cueillir au moment opportun après des milliers de kilomètres parcourus depuis les lacs Victoria (Ouganda) et Tana (Ethiopie). Face aux Ivoiriens, les Zaki et consorts pourraient inverser tous les pronostics des ‘'bookmakers'' pour expédier en 90 minutes les Ivoiriens au cimetière des Eléphants. Les Dieux du stade auront, quant à eux, tamisé cette édition avec le métier si particulier des orpailleurs pour convoquer une avant-dernière explication, avant l'apothéose de la finale, entre les quatre meilleures équipes africaines du moment: Ghana, Cameroun, Egypte et Côte d'Ivoire. Mais, la grande bataille sera peut-être ailleurs. Tout aussi épique et extrêmement excitante. Dans les bancs de touche de Ghana-Cameroun, il y aura ce duel de prestige de coachs entre le tumultueux Otto Pfister, connu pour ses rhétoriques pas souvent fair-play, et Claude Leroy, un des gourous du football africain. Dans l'autre demi-finale, l'explication entre gentlemen sera tout aussi intéressante à suivre entre l'Egyptien Hassan Shehata, qui a déjà savouré au sacre continental, et Gerard Gili, qui savoure, pour la première fois de sa carrière, le goût tout africain des 1/2 finales de la CAN. Il reste que, pour les puristes, ces demi-finales sont tout simplement somptueuses entre les équipes les plus titrées d'Afrique: si l'on excepte la Côte d'Ivoire qui voudrait prendre sa revanche face aux Pharaons, le Ghana et le Cameroun ont remporté chacun 4 CAN, alors que l'Egypte court pour un sixième sacre continental. Programme d'aujourd'hui (horaire algérien) Accra (18h00): Ghana-Cameroun Kumasi (21h30): Côte d'Ivoire- Egypte.