Photo : Riad Par M. Gemmill Le coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des nations de football sera donné aujourd'hui avec une fabuleuse et grandiose cérémonie d'ouverture digne du plus grand événement sportif africain. Mais une fois les jolis tableaux des jeunes Angolais terminés, ce sera au football de prendre le dessus et de faire l'événement. Seize équipes au départ, une seule à l'arrivée. La CAN dans sa 27e édition s'ouvre aujourd'hui au stade du 11 novembre de Luanda et connaîtra également son apothéose, le 31 janvier, dans ce même joyau, l'un des plus beaux d'Afrique. Ce rendez-vous incontournable du ballon rond, devenu la compétition la plus prestigieuse après les Coupes du monde et d'Europe, focalise déjà l'attention de plusieurs millions de téléspectateurs dans tous les continents. Le samedi, 10 janvier, on a eu pour plateau Angola-Mali en ouverture. Les matches s'enchaîneront durant trois semaines. Théoriquement, toutes les équipes caressent l'espoir de remporter le trophée tant convoité. Mais dans la réalité, une seule montera à la première marche du podium. Et ce sera aux joueurs de relever le défi, de fouler les pelouses et de nous offrir un spectacle de qualité, de nature à ameuter les spectateurs et les amoureux du beau jeu dans les stades pour faire de cette Coupe d'Afrique des nations une véritable fête du football africain. Des stades que nous souhaitons voir remplis d'un public connaisseur et qui viendrait soit soutenir son équipe, soit applaudir des joueurs-vedettes dans les divers championnats européens et même dans de grands clubs du Vieux Continent. Mais cela dépendra dans une grande mesure des performances de l'équipe nationale d'Angola. Des résultats positifs et des prestations convaincantes devraient engendrer un grand enthousiasme et un engouement populaire certain pour cette Coupe d'Afrique des nations. 2010 : vingt ans nous séparent de la CAN que l'on avait organisée chez nous, mais qui s'est soldée par une brillante victoire des Fennecs sur tous ses adversaires avec une couronne pour Cheikh Kermali et feu Mourad Abdelouahab et une réel engouement à l'égard d'une CAN qui nous avait pourtant offert de superbes empoignades avec comme vedettes le Sénégal de Mamadou Niang (malheureusement absente de l'édition 2010) ou le Maroc de Merouane Chamakh. Aujourd'hui, ce cruel souvenir reste encore bien vivace dans les esprits. La grande peur est qu'il se renouvelle, ce qui constituerait sans aucun doute une véritable catastrophe pour le football national. Mais éloignons ce spectre de notre pensée pour nous montrer plus ambitieux, plus sereins et plus audacieux afin de réaliser le vœu de toute une nation : aller jusqu'au bout de notre rêve, à savoir réaliser une superbe CAN et pourquoi pas glaner un succès qui serait à nouveau historique. S'agit-il d'un rêve insensé ? Peut-être ! Mais n'est-il pas légitime d'espérer atteindre un objectif que l'on a préparé avec beaucoup de soins sous l'égide d'un staff technique précédé d'une solide réputation et expérimenté comme Rabah Saadane qui compte à son actif des années d'expérience des grands événements . Une préparation rondement menée Contrairement à la démarche de 1992, la préparation de 2010 s'est faite dans de meilleures conditions, contre les meilleures équipes africaines du moment rencontrées lors des éliminatoires CAN-Mondial, à l'instar de l'Egypte, de la Zambie et du Rwanda. Il est indiscutable que l'on ne peut pas mieux faire à ce niveau. Autrement dit, la préparation a été rondement menée et tous les joueurs retenus parmi les vingt-trois qui auront la lourde tâche de représenter l'Algérie à cette CAN, ont été testés. Rabah Saadane et les autres ont donc eu tout le temps et les moyens nécessaires pour mener à bien leur mission : conduire l'équipe nationale le plus loin possible dans cette Coupe d'Afrique des nations, au moins jusqu'en demi-finale, dans le dernier carré d'as. Solidité collective, mais l'audace est nécessaire… Cette mission est-elle dans les cordes de l'équipe nationale ? Peut-être bien que oui ! Car cette équipe est constellée d'étoiles et de génies, à l'image de ces joueurs pétris de qualités techniques et d'exception comme Matmour, Ziani, Bouguerra, Antar Yahia et Saifi. Cette équipe possède de la rigueur, une solide organisation défensive et une application collective intéressante. C'est un bloc difficile à «bouger» et même les équipes les plus talentueuses auront du mal à la prendre en défaut. Car elle ne va pas seulement se contenter de défendre, mais doit aller de l'avant pour faire la différence. Car c'est en marquant des buts et en profitant des erreurs de l'adversaire qu'elle pourra aller loin dans cette CAN. Va-t-elle réussir à faire la différence sur le plan offensif ? Espérons-le, d'autant qu'elle va bénéficier de l'apport de ses fans qui devraient amener un surcroît d'efficacité dont elle aura grandement besoin. Soutenir inconditionnellement les joueurs Organisation solide, rigueur défensive et application tactique sont le crédo de cette équipe. Des vertus auxquelles Rabah Saadane a préparé les joueurs. Mais cela sera-t-il suffisant pour vaincre ou concurrencer les grosses cylindrées comme l'Angola, le Mali, le Cameroun, le Nigeria, le Ghana ou autres ? Peut-être pas ! Il faudrait un enthousiasme, une formidable réussite et un brin de chance pour que l'équipe d'Algérie aille au bout de son rêve. Le onze national pourra compter sur le soutien inconditionnel d'un public algérien qui ne s'est pas déplacé en grand nombre come au Soudan, tout acquis à sa cause mais aussi capable de bien soutenir son équipe. C'est cela que l'on voudrait voir quand l'équipe nationale foulera le stade du 11 novembre de Luanda. Car cette équipe a besoin de se sentir soutenue, d'être mise en confiance afin qu'elle réussisse l'exploit tant souhaité. Or, il faudrait aussi gérer toute la pression qui ne manquera de se faire sentir autour de l'équipe ; cette pression à laquelle nos joueurs sont désormais habitués, que ce soit avec leur club ou avec l'équipe nationale. C'est vrai que la responsabilité des joueurs est grande, mais il ne faudrait pas qu'elle soit écrasante au point de les paralyser ou de leur faire perdre leur concentration. La sérénité est donc nécessaire et tout le monde devrait pousser dans ce sens pour permettre à cette équipe de s'exprimer comme elle sait le faire dans le but d'effacer les mauvais souvenirs, d'exorciser les vieux démons de 1992 et de réaliser les résultats souhaités. Bonne chance les Fennecs…