Un fonctionnaire de la Dlep de Béjaïa S.M., a été arrêté, hier, en flagrant délit de corruption par les éléments de la police judiciaire de Béjaïa. C'est un citoyen, entrepreneur de son état, qui est à l'origine de cette arrestation. En se présentant hier matin aux guichets de la Direction du logement et de l'équipement public (Dlep), afin de débloquer sa situation comptable qui traîne depuis des mois, il tombe sur un fonctionnaire chargé de la comptabilité, qui lui exige une somme de 20.000DA en contrepartie du service rendu. Faisant mine d'accepter, l'entrepreneur saisit, immédiatement, la police judiciaire qui, suivant la procédure habituelle, a procédé à l'arrestation du fonctionnaire corrompu, la main dans le sac. Il a été immédiatement placé sous mandat de dépôt. Des pratiques semblables sont légion dans les institutions de la République à Béjaïa et à travers tout le pays. Très rares sont les citoyens victimes qui osent se plaindre de tels agissements, puisque se contentant, en général, de subir dans le silence le diktat des fonctionnaires véreux. Mais il se trouve toujours des citoyens, en parfaits connaisseurs de leurs droits pour dénoncer de pareils dépassements. C'est le deuxième cas de saisine de la police judiciaire porté à la connaissance du public. On se rappelle l'affaire du douanier corrompu au port de Béjaïa, également arrêté en flagrant délit d'encaissement d'une somme exigée pour le dédouanement d'une marchandise d'un importateur. Depuis toujours, de simples citoyens ou opérateurs économiques se plaignent de la lourdeur de l'administration. Des cas de paiement de situation de travaux réalisés traînent dans les tiroirs des fonctionnaires qui temporisent au maximum pour lasser leurs victimes avant de leur exiger un pot-de-vin. Beaucoup se sont adaptés aux exigences des fonctionnaires corrompus. Sur le terrain, le gain facile s'affiche chez les fonctionnaires à travers des signes extérieurs qui sont loin de coller à leurs réalités sociales. Du véhicule flambant neuf à l'appartement et autres signes qui ne trompent pas sur l'activité sous le manteau. Dans la rue, ils sont souvent montrés du doigt et désignés comme des «corrompus», notoirement connus. Faute de preuve, ils n'ont jamais été inquiétés. De temps à autre, des citoyens osent ainsi passer à l'action cassant ainsi un tabou. Ce qui ne manquera pas d'inciter les autres à l'action de dénonciation et à réduire un tant soit peu la corruption qui gangrène nos institutions.