Ecrivain du vécu et fortement imprégné du style katébien, il y mêle dans ses écrits théâtre et poésie sur fond de guerre de Libération. Le traditionnel colloque sur la vie et l'oeuvre de l'auteur de Fleuve détourné (paru en 1982, Editions Laffont Paris) en l'occurrence, Rachid Mimouni, a été abrité par sa ville natale, Boudouaou (Boumerdès). En l'espace d'une journée, riche en activités, le Centre culturel de la ville de Boudouaou a revisité quelques aspects, et mis en exergue les facettes de cet auteur majeur de la littérature algérienne. C'est donc, à l'occasion du 13e anniversaire de la mort du père du roman, Le Printemps n'en sera que plus beau mais aussi de celui intitulé La malédiction, que l'initiative, ô combien louable d'évocation de celui dont l'oeuvre fut l'incessante quête d'une fraternité perdue, a été organisée à Boudouaou. La commémoration qui en est à sa 4e édition est organisée par la Direction de la culture en collaboration avec l'APC de Boudouoau sous l'égide du département de Khalida Toumi. Au menu de cette journée, où le meilleur fils de Boudouaou est ressuscité, des conférences animées par des universitaires à l'image de Abdelhamid Bourayou, Ahmed Menour, et Ibrahim Saâdi, ont été programmées, rehaussées par une exposition photos et différents manuscrits de l'auteur, ainsi qu'une pièce théâtrale animée par la troupe des Issers. Le colloque a vu planer l'ombre de l'auteur du roman Une paix à vivre, édité par l'Enal en 1983, précédant son autre oeuvre en particulier Tombeza, qui esquisse le visage d'une Algérie «ogresse» devenue dure et impitoyable avec ses propres enfants. Etaient conviés à cette rencontre Ahmed Mahsas, l'un des symboles de la révolution, les amis d'enfance de Rachid Mimouni ainsi que ses deux soeurs qui recevront des mains d'Ahmed Mahsas, le Trophée du mérite culturel, désormais institué par l'Assemblée populaire communale de Boudouaou comme récompense annuelle à ses meilleurs fils s'étant distingués dans les domaines culturel et artistique. Pour les profanes, Mimouni est né un 20 novembre 1945 à Boudouaou, dans une famille modeste. Rachid Mimouni (Mohamed à l'état civil) a obtenu sa licence de sciences en 1968 après des études primaires et secondaires accomplies à Rouiba. Enseignant à l'Institut national de la protection et du développement industriel (Boumerdès), puis à l'Ecole supérieure de commerce à Alger, membre du Conseil national de la culture (1992), celui qui a proposé au public ses premiers textes, dans les années 70, dans la revue Promesses, a commencé à gribouiller à l'âge de 14 ans. Ecrivain du vécu et fortement imprégné du style katébien, il mêle dans ses écrits théâtre et poésie sur fond de guerre de Libération. Mimouni affiche ses idées et assume publiquement ses positions, Le Fleuve détourné (1982), Tombeza (1984), s'inscrivent dans le registre de la contestation et amorcent une réflexion sur la question du pouvoir et de la modernité dans la malédiction; il relate les événements de juin 1991. Il reçoit le prix du Ruban de la francophonie pour L'honneur de la tribu à Genève, en avril 1990. Après la vague d'assassinats d'intellectuels, en 1993, l'écrivain décide de s'installer à Tanger (Maroc) où il était devenu chroniqueur à la radio Médi1. L'auteur est mort à l'âge de 50 ans dans un hôpital parisien, un certain 12 février 1995, à la suite d'une hépatite aiguë. La Maison de la culture de Boumerdès est baptisée en son nom.