A Gdyel, les membres de la famille Benkenane revenaient d'un mariage. A Tiaret, on suppose que les huit personnes assassinées s'apprêtaient à se rendre à une cérémonie. C'est la fête endeuillée. Le terrorisme a encore frappé à l'Ouest des irréductibles des GIA, insensibles aux supplications et aux plaintes de leurs victimes, continuent de semer la mort sur leur passage. Dans la nuit de vendredi à samedi, la bête immonde a dressé un faux barrage sur la route Boufatis-Oggaz dans la wilaya pour se repaître du sang de 5 innocents citoyens. Dans la wilaya de Tiaret, la mort a été au rendez-vous à la cité Sonatiba, une bourgade populeuse au sud du chef-lieu de la commune bilan : 4 hommes et 4 femmes ont péri égorgés et affreusement mutilés. Dans la soirée de vendredi à samedi, aux environs de 18h 45, au lieu dit Djebel Qaroun, un groupe armé, dont le nombre n'a pas été déterminé, a dressé un faux barrage entre les localités de Boufatis dans la daïra de Gdyel (Oran) et Oggaz, à quelques encablures de Sig dans la wilaya de Mascara. La famille Benkenane, qui était à bord d'une Peugeot 504 et qui rentrait chez elle après un mariage célébré à Boufatis, ne se doutait pas que la mort l'attendait au détour d'un virage sur ce chemin de wilaya envahi de nids-de-poule. Le groupe terroriste «arraisonne» le véhicule et fait descendre ses occupants au nombre de 6. Le père de famille, B.Abdelkader, âgé de 40 ans, sera isolé des siens et froidement égorgé. Son épouse, Aïcha, (33 ans), sa soeur Khadidja (35) et ses filles, Kheira (4) et Leila (3), subiront le même sort. Avant de se retirer, le groupe met le feu au véhicule et quitte les lieux en emportant Rabha, âgée de 16 ans, la fille aînée de Abdelkader. Au total, 5 personnes ont péri dans ce faux barrage sanglant. Par ailleurs, à Tiaret, avant-hier, vendredi, aux environs de 23h, dans la cité du 20-Août, communément appelée Sonatiba ou «dar ou kouzina», un carnage a eu lieu dans une maison en finition. Huit personnes, dont quatre femmes, ont été passées par les armes et leurs corps mutilés alors que deux enfants âgés de 4 et 3 ans ont été épargnés. Les corps ont été transportés par la Protection civile vers la morgue de l'hôpital civil Youssef-Damerdji. Sur les lieux, la police aurait trouvé des bouteilles de vin et aurait même constaté qu'il y a eu vol. Ces éléments permettent, selon un responsable, de déduire que cette tragédie avait pour mobile une affaire de moeurs-vols et peut-être en dernier ressort, un acte lié au terrorisme. Cinq des huit victimes ont été identifiées. Il s'agit de K.A. (52 ans), B.B. (50), R.M. (54), B.C. (44) et enfin la propriétaire des lieux Z.K. (55). Trois jeunes femmes, âgées entre 32 et 35 ans, n'ont pas encore été identifiées. Cet acte intervient après une longue accalmie dans la ville. Le dernier acte criminel remonte à la veille du 5 Juillet 2000 où deux policiers et un citoyen avaient été retrouvés criblés de balles, au niveau de la sortie Sud. Alors s'agit-il d'un acte terroriste ou d'un banal fait divers? Dans les deux cas, le terrorisme a, depuis longtemps, fait jonction avec le banditisme, l'alcool et la prostitution.