Les habitants du lieudit «La gare de Maâtkas», sis sur le CW 128 à environ une trentaine de km au sud du chef-lieu de wilaya voient rouge. Ils ont ainsi décidé de fermer le CW 128 pour attirer l'attention des autorités sur la prolifération des lieux de débauche qui enlaidissent le paysage et gênent considérablement les familles. L'ex-gare de Maâtkas, une gare où le train ne siffle plus depuis 1947, quand la ligne de chemin de fer, devenue le CW 128, est choisie par les revendeurs d'alcool pour établir leurs bars «drivers» clandestins, le tout «agrémenté» par la présence de filles de moeurs légères. Il y a quelques années, les habitants d'Aït Saïd Ou M'hamed et de Tizi Ameur, excédés par le fait qu'ils ne peuvent plus travailler leurs champs situés dans les environs de l'ex-gare, ont été jusqu'à vouloir brûler ces bars, objet de dépassements. Près de dix ans plus tard, l'affaire rebondit. Les habitants des villages et hameaux environnants disent ne plus supporter ces agressions et exigent des pouvoirs publics une réaction rapide et efficace. Aussi, et pour appuyer leurs revendications, ils ont bloqué, vendredi et samedi, le CW 128 reliant Boghni à Tizi Ouzou. La route a été barricadée à l'aide de troncs d'arbres abattus pour la circonstance et la circulation interdite. Cette manifestation a carrément isolé la région qui ne dispose plus que du CW 128 pour être reliée au monde. Des étudiants et des lycéens ainsi que des travailleurs ont dû passer par Souk El T'nine ou rester chez eux. Les protestataires disent «être déterminés à tout faire pour que les pouvoirs publics assument leurs responsabilités et ferment enfin ces bars». Hier, vers midi, le chef de daïra de Maâtkas et le commissaire de police de la même région se sont rendus sur les lieux pour s'entretenir avec les protestataires. Une fois les doléances enregistrées, promesse leur a été faite de fermer ces bars clandestins. Les protestataires, très nombreux sur les lieux, ont décidé d'ouvrir la route à la circulation et attendre que les pouvoirs publics tiennent leurs promesses. Finalement et après plus d'une journée et demie de fermeture, le CW 128 a repris son trafic routier.