Présentée par Antoine de Caunes et présidée par Jean Rochefort, cette cérémonie devait voir le sacre ultra-attendu de Marion Cotillard comme meilleure actrice pour son rôle dans La Môme. Si le film, conçu comme une machine à récompenses, et Un Decret de Claude Miller squattent les nominations, les plus petits films que sont La Graine et le mulet et Persepolis devaient jouer les trouble-fêtes... Et en effet, cela a bien été le cas. Persepolis a tout d'abord ouvert le bal grâce au César de la meilleure première oeuvre décerné aux co-réalisateurs, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud. Ils se verront ensuite remettre le César de la meilleure adaptation pour le travail de transposition de la bande dessinée de l'auteur d'origine iranienne. Le sacre annoncé les derniers jours dans les médias pour La Môme et Un secret et leurs onze nominations chacun n'aura pas lieu. Les deux grosses productions se sont en fait, fait souffler les plus prestigieuses récompenses par le réalisateur tunisien, Abdellatif Kechiche et La Graine et le mulet. Après les 4 Césars en 2005 pour L'esquive, il récidive et obtient exactement les mêmes récompenses: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleure jeune espoir féminin pour Hafsia Herzi. La Môme ne repart toutefois pas bredouille. En plus du sacre attendu de Marion Cotillard, il obtient quatre Césars dans des catégories techniques: meilleurs costumes, meilleur son, meilleurs décors et meilleure photographie. La grosse production d'Olivier Dahan finit donc comme film le plus récompensé mais rate les principaux Césars. Le chemin du film aboutira aux Oscars, où il est nommé pour la meilleure actrice, les meilleurs costumes et le meilleur maquillage (catégorie qui n'existe pas en France). La déception est encore plus rude pour Un secret. De ses onze nominations, il ne reste qu'un seul César, celui de Julie Depardieu en tant que meilleure actrice dans un second rôle.