Sorti chez Belda Diffusion, son nouveau produit est toujours un régal de musique andalouse. «Appelez-moi madame Nouba. Cela me convient très bien! C'est ma passion. Ce n'est pas mon rôle de faire de la composition. Je me suis spécialisée dans l'interprétation de la musique andalouse, pour être la vraie et la plus proche de ce patrimoine, aussi transmettre ce savoir aux associations via la formation. C'est la nouba qui m'inspire et rien d'autre. Je ne veux pas m'éparpiller.» C'est dit et il n'y a pas plus clair! Beihdja Rahal persiste et signe donc, elle ne s'arrêtera pas tant qu'il y a de la matière à enregistrer. Et c'est dans ce contexte précis qu'elle vient d'enregistrer une nouvelle nouba raml, la seconde dans cette deuxième série de ce 4e mode. Un nouvel album, si l'on peut dire, qui sortira chez Belda Diffusion, la semaine prochaine après le concert qu'elle donnera et la vente-dédicace qu'elle signera pour le public le 27 février prochain à l'auditorium Laâdi-Flici, à partir de 20h30, en collaboration avec l'Etablissement Arts et Culture. Aussi, c'est dans cet antre de la culture qu'elle a animé hier une conférence de presse afin de présenter cette nouba raml II et que la chanteuse garantira, d'emblée, la perfection. La particularité de cette nouba explique-t-elle réside dans ce btayhi raml inédit: Hal raayt chemss el' acil, qu'elle offrira au public, à tous les férus mélomanes et aux gens du domaine, soit tout le monde sans exception. Car dit-elle: «Je refuse qu'on dise que la musique andalouse est une musique d'élites et de bourgeois. C'est notre patrimoine à tous, elle appartient à tous les Algériens du Nord au Sud. C'est notre histoire, notre identité. Mon rôle est de la faire découvrir à plus de monde, y compris à l'étranger. A faire passer son message, intéresser le public à sa musique et à ses poètes qui l'ont chantée aux siècles passés. Cette musique est, certes, classique et savante, mais elle est proche du peuple.» Dans cette nouba raml II, Beihdja Rahal nous apprend qu'elle a interprété un istikhbar de l'Ecole d'Alger. Il s'agit de la réponse de Ibn Zeydoun à la lettre envoyée par Wallada, texte déjà interprété dans nouba zidane II. «Il s'agit de l'une des plus célèbres histoires d'amour d'Al Andalous» comme le souligne Oumelkheir Rahal dans cette préface accompagnant cet album. A propos de la sélection des morceaux, la chanteuse avouera que c'est toujours difficile d'opérer des choix, a fortiori, quand il faut effectuer des recherches afin de récupérer le bon morceau et celui le moins chanté. Comme à l'accoutumée, l'interprète de la nouba regrettera l'absence de boîte privée à même d'organiser comme il se doit des tournées nationales afin qu'un artiste aille à la rencontre de son public. «Je suis artiste et mon rôle est d'interpréter, ce n'est pas à moi de proposer, mais aux organisateurs et aux villes de m'inviter à venir chanter chez eux.» Evoquant son absence à la deuxième édition du Festival international de la musique andalouse, la chanteuse fera remarquer qu'on avait fait appel à elle, trois semaines à peine avant l'événement, en précisant déjà la date sans même vérifier avec elle son calendrier. «Mon nom était déjà inscrit sur la liste avant même de me consulter. De plus, on n'a plus jamais parlé de contrat. Je pense qu'on ne donne pas assez de considération à l'artiste algérien comparé à un artiste étranger. C'est pourquoi j'ai refusé de me produire à ce festival...» Toujours dynamique, en effet, Beihdja Rahal se produira prochainement les 1er et 2 avril prochain à la Maison de la culture de Paris, au Festival imaginaire. En attendant, allez la voir ce mercredi. C'est toujours un régal!