Les premiers fruits de la stratégie mise en place, commencent d'ores et déjà, à paraître. La compagnie aérienne nationale, Air Algérie, compte mener une bataille sans merci, pour défendre ses couleurs. Pour ce faire, il faudra envisager l'amélioration des diverses prestations de service. Sur ce point, Air Algérie n'hésite pas à mettre le paquet. Une stratégie à même de développer la compagnie est mise en place. Les premiers fruits commencent, d'ores et déjà, à paraître. Citons la mise en place du e-ticket. D'ici le 31 mai prochain, cette option sera généralisée sur l'ensemble du territoire national. Au terme de la mise en place dudit mécanisme, les voyageurs optant pour les lignes d'Air Algérie, n'auront plus affaire aux billets en papier. Finis les encombrements de la paperasse. A partir de la date sus-citée, le voyageur, ayant réservé sur Air Algérie, se présentera muni de ses papiers d'identité. La fiche d'embarquement lui sera tout de suite remise. «Ce moyen permettra à Air Algérie d'économiser le coût du billet, mais aussi d'éviter aux voyageurs les déboires qui peuvent survenir en cas de perte du billet» a indiqué le président-directeur général de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, Abdenaceur Hadj Rabia, au cours d'une visite guidée, organisée, samedi et dimanche derniers, au profit des journalistes de la presse nationale. La bataille électronique Plus de 5500 billets électroniques (e-tickets) ont été vendus par Air Algérie durant les trois premières semaines de février 2008, contre 1500 billets en janvier dernier. Il est important de signaler que l'utilisation du ticket électronique permettra aux compagnies aériennes d'économiser 9 dollars américains sur chaque billet émis, soit l'équivalent de 3 milliards de dollars annuellement. Avec la mise en place de ce mécanisme, Air Algérie se soumet aux exigences de l'Agence internationale de l'aviation civile (Iata), qui rassemble, actuellement, plus de 260 compagnies aériennes du monde entier. En poursuivant sa bataille électronique, entamée depuis quelque temps, Air Algérie compte faciliter davantage la tâche à ses clients. Un terrain qu'il faut encore conquérir, puisque la réussite du pari induira, à coup sûr, l'augmentation du chiffre d'affaires de la compagnie aérienne nationale, estimé en 2007, à 48 milliards de dinars. En outre, avec la modernisation de son matériel, la compagnie aérienne nationale lutte, à sa façon, et activement, contre le phénomène de l'immigration clandestine. En ce sens, les passagers munis de faux billets, de faux visas ou encore de faux passeports, seront immédiatement repérés au niveau du guichet d'enregistrement. En dépit de toute la vigilance prise au niveau de l'aéroport, il n'en demeure pas moins que Air Algérie, à l'exemple des compagnies aériennes internationales, fait face au phénomène des «inadmis». Il s'agit, en effet, des émigrés clandestins qui, en partant d'Algérie sont en règle. Mais en embarquant dans l'avion, ils mâchent leurs papiers avant de les avaler, ou bien ils les jettent dans les toilettes avant de tirer la chasse d'eau. En arrivant à la destination finale, ils exhibent de faux papiers. Au cas où ils seraient arrêtés, c'est Air Algérie qui assumera les préjudices occasionnés. Selon le président-directeur général par intérim d'Air Algérie, ce phénomène cause, à la compagnie aérienne nationale, un préjudice de 5000 euros/passager, sans compter les autres frais, comme l'hébergement, la nourriture... La ponctualité, ou time is money Un seul casse-tête chinois auquel fait face Air Algérie: les retards. Ce problème est l'une des contraintes majeures auxquelles fait face actuellement la compagnie aérienne nationale. Mais les dirigeants affirment que ce problème sera éliminé progressivement. D'ailleurs ce chapitre a constitué l'un des volets majeurs lors des assises organisées par Air Algérie, au début du mois de février en cours. «Il faut dire que le problème de la ponctualité n'est pas seulement du ressort d'Air Algérie» estime M.Hadj Rabia. «Le transport aérien est constitué par un ensemble d'éléments. Si un seul de ces éléments est défaillant, c'est l'ensemble de la chaîne qui en pâtira» ajoute le P-DG d'Air Algérie. Ce dernier estime que cette contrainte sera diminuée considérablement après l'achat de 11 nouveaux appareils, dont 5 moyens porteurs, 4 jets régionaux et 2 cargos. Le montant de l'acquisition de ce matériel est estimé à des centaines de millions de dollars «et non à 100 millions comme cela a été rapporté, auparavant, par certains organes de la presse nationale» fait remarquer Abdenaceur Hadj Rabia. Outre la ponctualité, Air Algérie opte pour assurer à ses passagers le maximum de sécurité possible. Il faut dire, dans ce sens, qu'un pas de géant à été effectué. Le coût de la maintenance des appareils, revient à Air Algérie à 30 millions de dollars par an. «Mais peut importe le coût, l'essentiel étant d'assurer la sécurité des voyageurs. C'est cela notre premier objectif» estime le directeur technique par intérim à Air Algérie, Ziouèche Mohamed Salim. Ce dernier affirme que toutes les pièces de rechange sont livrées par les constructeurs. Des certificats de conformité et d'origine sont livrés lors de l'achat des pièces. Quant à la maintenance, elle est assurée par le personnel d'Air Algérie, estimé à 1500 employés, dont plus de 800 techniciens hautement qualifiés. L'opération se déroule dans un hangar mitoyen à l'aéroport international Houari-Boumediene. La superficie de cet hangar équivaut à celle de 3 stades de football. Cette infrastructure, qui a été inaugurée par le président de la République, en 2003, a coûté quelque 100 millions de dollars. Air Algérie ne compte pas s'arrêter là. Elle veut déployer davantage ses ailes. Avec l'ouverture de l'économie nationale, la conjoncture s'avère dure. Il est délicat de résister à la concurrence des compagnies aériennes internationales. Devant cette situation, Air Algérie se doit de défendre, et avec acharnement, son image de marque. «Nous avons un nom à défendre, nous le ferons, et nous réussirons» insiste le P-DG par intérim d'Air Algérie, Abdenaceur Hadj Rabia. Confiant en ses propos, le premier responsable d'Air Algérie lutte sur tous les fronts. «Je veux, et j'exige que notre compagnie soit gérée dans la transparence la plus absolue» estime-t-il. C'est, en effet, dans cette perspective que s'inscrit l'ouverture de la compagnie aérienne nationale sur les médias nationaux. La visite guidée organisée samedi et dimanche derniers, en est une preuve tangible.