La rentrée politique s'est effectuée timidement, hier, avec l'ouverture de la dernière année parlementaire. Ainsi, le président de l'APN a déclaré dans une allocution d'ouverture que les prochaines échéances électorales ne doivent pas constituer, pour les députés, un objet de fixation pour les tractations politiques, et qu'ils doivent se concentrer sur les projets de loi en étude et faire valoir ainsi leur mandat de député. Tout en rassurant les uns et titillant les autres, M.Bensalah a fait savoir que les places de la prochaine législative seront chères et qu'il faudra s'imposer politiquement pour mériter son siège. Pour Ouyahia qui s'est prononcé plus en tant que patron du RND qu'en garde des Sceaux, il est hors de question de reporter les élections législatives prévues pour le mois de juin. Pour le secrétaire général du RND, le report signifie l'éclatement de la classe politique, déjà très divisée. M.Ouyahia, qui ne nie pas les tentatives de déstabilisation du RND, rejette toute implication du président de l'APN dans les malheurs de son parti. Il affirme qu'au même titre que l'affaire Khalfa Mbarek, les tentatives de déstabilisation du RND sont le fruit d'une manipulation mensongère. Au même moment et sur un autre terrain, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, répondait avec amabilité et disponibilité aux questions des journalistes, qui jouissaient à l'idée de la rencontre. Au sujet de l'affaire de Béjaïa, qui a réussi à mettre le feu aux poudres, le ministre dira que les choses sont prises véritablement en main pour identifier les auteurs et qu'à son sens, il n'est pas question d'arrêter le championnat de football, à la suite de cet incident, indiquant que cela donnerait du crédit à un acte apparemment isolé d'un groupe de casseurs qui n'a rien à voir avec les supporters de Béjaïa. Concernant la révision de la loi électorale, le ministre a déclaré qu'elle est actuellement à l'étude et que, probablement, elle interviendra après les élections législatives de juin 2002. Enfin, concernant la participation des partis qui n'ont pas encore été agréés par leur ministère, le ministre affirmera sans ambages: «Il n'y aura pas d'élection pour les partis qui n'ont pas reçu d'agrément.» S'agissant des partis qui ont déposé leur dossier, il y a plus de 60 jours, et qui existent officiellement sur la scène politique, le ministre rétorque avec assurance et fermeté: «Ces partis sont officiellement illégaux puisqu'ils n'ont pas d'agrément.» Cette affirmation du ministre de l'Intérieur relance la question sur l'existence de certains partis tels le Front démocratique de Sid-Ahmed Ghozali et El-Badil de Haïder Bendrihem. Plus d'une dizaine de députés de ce dernier parti activent à l'Assemblée et devront se présenter en tant qu'indépendants pour contourner la loi et essayer de subsister à l'Assemblée. Quant au Front démocratique de l'ancien Chef du gouvernement, Ghozali, et qui possède un seul représentant non inscrit à l'Assemblée, l'électrique Mahmoud Maghraoui, il devra revoir sa copie politique pour être en conformité avec le pouvoir et être enfin agréé.