Le feuilleton Maoued maa el kadar a raflé 5 récompenses devant Imarat Hadj Lakhdar qui n'en a eu que 3... Jeudi, 28 février 2008, le Théâtre national Mahieddine- Bachtarzi accueille, comme à l'accoutumée, la nuit du Fennec d'Or, cette cérémonie devant récompenser la meilleure production télévisuelle de l'année. Rien de nouveau cette année. Plutôt cette tendance qui tend à se confirmer, laquelle penche de plus en plus vers «l'arabité» des invités. Un choix artistique qui s'expliquerait par l'événement que le pays a étrenné récemment, à savoir «Alger, capitale de la culture arabe». Mais pas seulement, car «l'égyptianisation» de notre télé a la peau dure. On vous le dit, rien de spécial donc, si ce n'est la constance des cafouillages que l'on met chaque année sur le dos de la sacro-sainte transmission en direct. Une soirée qui a vu aussi s'emmêler les pinceaux lors de la distribution des enveloppes, alors que l'émission tirait à sa fin. Un épisode qui nous rappelle un autre, celui de la cérémonie des Micros d'Or. Décidément, cela devient coutume. Et tous les mots de l'animatrice qui se confondait en excuses n'y changeraient rien. Une question nous vient à l'esprit: effectuent-ils au moins des répétions avant l'entame de ces manifestations comme cela se fait partout ailleurs? Pour enfoncer le clou de cette lamentable méprise, Sid-Ahmed Gnaoui, sur scène, vérifiant le nom du feuilleton gagnant, lâchera avec humour: «On ne sait jamais!» A cet instant, on aurait aimé être une toute petite souris pour constater tout le désordre qui régnait dans les coulisses! Mais défilons le temps de cette soirée pas comme les autres. 19h, c'est le rush sur le théâtre, une longue affiche en étendard, à l'effigie de la fondation, habille à l'entrée, la façade du théâtre. Des caméras partout à même d'immortaliser la venue des invités, reçus sur tapis rouge...En l'occurrence, les «stars» arabes qui affluent tout comme nos acteurs, nos presque «locataires» du 21 boulevard des Martyrs. Des acteurs que le téléspectateur algérien a fini par adopter chaque mois de Ramadhan. On pense à Biyouna, Kamel Bouakaz, Hichem Mesbah, Razika Ferhane et plein d'autres, qui font le bonheur des boîtes de production algériennes. Sont présents des gens du cinéma et de la télé mais aussi le ministre de la Communication, Boukerzaza, et celui de la Poste, Boudjemaâ Haïchour. Tout le monde est ainsi mis sur son trente et un. 20h, ça grouille de monde à l'intérieur, la grande salle ainsi que le premier balcon sont réservés aux artistes, nous dit-on. Seuls les pistonnés peuvent y accéder. Ce soir, le jury présidé par Ahmed Rachedi révélera officiellement le nom des lauréats du prix le Fennec d'Or devant récompenser une douzaine de personnes, et ce, après 20 jours de visionnage de produits, principalement des feuilletons et séries télé. Un jury composé de Jamel Benrabah, directeur de la programmation, Nadira Laggoune, enseignante aux Beaux-Arts, Raja Alloula, le musicologue Kouider Bouziane, Abdelkarim Sekar, et le plasticien et comédien Lerari Mohamed Arslane. 21h, des airs mystiques surgissent du fond de la scène. Il s'agit de notre «Naylia» à la voix pure, Samira Brahmia qui évolue en ce moment en France. Elle fera scotcher le public d'Ibn Zeydoun lors de sa première prestation, en première partie du concert de Gnawa Diffusion, en 2004. Un retour aux sources donc, par la grande porte en interprétant un middle de ses plus beaux titres. Le décès récent du comédien Karim Zénasti, fera placer, d'emblée, cette soirée sous le signe de l'hommage et du recueillement, et ce, caméra tout le temps braquée sur la mère du défunt, éplorée. La copine de Biyouna, l'autre délurée, à savoir l'excentrique Atika, est appelée à monter sur scène. C'est elle, après Sid-Ali Kouiret, l'année dernière, que lui revient «l'honneur» d'ouvrir les enveloppes. Or, celle-ci ne semble vraisemblablement pas bien maîtriser ce qui est écrit. Problème de lecture ou...? Place aux hommages rendus à cinq personnalités du monde audiovisuel arabe. On citera l'acteur égyptien Izat El Allayli qui saluera le peuple algérien et particulièrement celui de Tébessa où il a tourné dans les années 80, dans le film Le Moulin de Monsieur Fabre de Ahmed Rachedi. Un hommage a été rendu aussi à Amar Laskri, la Tunisienne Dora Bouchoucha, la Libanaise Karmen Lobos et la Syrienne qui n'a pas sa langue dans la poche, Susanne Nedjmeddine qui appellera à l'ouverture des frontières entre les pays arabes et la suppression des visas. Suite à cela, place enfin à la remise du prix du Fennec d'Or. Le prix du meilleur décor est attribué à Mohamed Botti pour le feuilleton Maoued maâ el kadar. Le prix du meilleur son est quant à lui décerné au Français Vincent Dufaille. A croire que nos ingénieurs du son sont des incapables! Chérif Bagoula reçoit le prix du meilleur montage pour la série Imarat Hadj Lakhdar. Le prix de la meilleure image revient à Bessa Ahmed Zine et Jean-Philippe Polo. La meilleure musique est celle signée Toufik Boumlah Youcef, tandis que le Fennec d'or du meilleur scénario est attribué à Khedime Karim pour Maoued maâ el kadar. Le prix du meilleur second rôle masculin est décerné à Hacène Boukersi (Maâ elmehana, rouh methani), tandis que le prix du meilleur second rôle féminin est attribué à Razika Ferhane dans Hal oua ahoual. Le Fennc d'or du meilleur rôle masculin est revenu à Lakhdar Boukhers dans Imarat Hadj Lakhdar tandis que le prix du meilleur rôle féminin a été accordé à Malika Belbey dans Maoued maâ el kadar. Le Fennec d'Or de la meilleure réalisation est revenu à Djaâfar Gacem pour le feuilleton Maoud maâ el kadar prouvant qu'il sait faire autre chose que des comédies mais aussi des séries dramatiques dont celle qui a tenu en haleine la plupart des téléspectateurs algériens durant le mois de Ramadhan dernier. Enfin, le Prix du jury est revenu à Zakaria pour le feuilleton Arbah yalkhasser au lieu de Mehdi Abdelhak comme annoncé malencontreusement. Le public qui a eu à départager entre neuf productions réalisées entre 2002 et 2008 a plébiscité finalement Nas mlah City II.