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L'Algérien qui poursuit l'oeuvre de cousteau
TARIK CHEKCHAK
Publié dans L'Expression le 02 - 03 - 2008

C'est un personnage hors du commun. Tous ceux qui l'entourent dans Cousteau Society s'accordent à dire qu'il est désormais le maître à bord.
Il est décidément sur les traces de son maître Cousteau. Incontestablement, Tarik Chekchak, un Algérien hors pair, est présentement le meneur de barques à Cousteau Society, le dompteur des océans et des grands blocs de glace, mais surtout le maître des grandes expéditions en Antarctique et un membre incontesté de l'Equipe Cousteau.
C'est ainsi qu'on a tendance à le décrire dans son proche entourage. Souriant et peu prolixe, dans un entretien accordé à un Média national, Tarik Chekchak a surtout dit: «Je suis très fier de mes racines, mais je me considère, de manière très forte, comme un véritable citoyen du monde. J'ai eu la chance de naître entre deux cultures. J'ai grandi en Algérie, jusqu'à mon Bac. Je suis parti pour continuer mes études et je considère que je suis un privilégié à ce niveau-là. J'ai toujours eu une passion qui était celle de la mer, de l'environnement. Et très naturellement, j'ai trouvé tout ce que je cherchais, aussi, dans les milieux polaires. Je considère qu'en tant qu'Algérien, je suis aussi un peu l'exemple.»
Il se veut donc un enfant du monde, sans plus. D'autres de ses proches collaborateurs le surnomment «un servium servium planète» pour rendre hommage à tous les efforts qu'il consentait pour la survie de la planète.
Fier de ses racines
Quant à lui, pour parler de ses racines, il a toujours préféré parler aussi de ses ailes. Ses racines et ses ailes. Splendide comme pensée!
Ecoutez-le: «Alors, être fier de ses racines, savoir où sont ses racines, mais avoir, comme un arbre, les branches bien épanouies au soleil, ouvertes au vent et à la différence. Moi, j'aimerais être dans cet esprit-là.» Il fait partie de l'élite algérienne qu'on a chassée à tort qui, d'une manière indirecte, a su où atterrir pour réussir. C'est le cas de plusieurs Algériens qui font le bonheur des autres ailleurs.
Et puis, après tout, il est utile de reconnaître que la fuite des cerveaux n'est pas venue du néant. Les raccourcis politiques sont difficiles à emprunter, mais ils offrent souvent des réalités et vérités éclatantes. Des passions très singulières se sont éveillées en lui. Tarik Chekchak le reconnaît. Il doit son statut actuel, sa réussite incontestée et son génie à Cousteau, le sondeur des océans et des fins fonds du globe. Tarik Chekchak travaille actuellement avec la Fondation Cousteau. Son premier voyage en Arctique date de la fin des années 80, plus précisément en 1989, juste après sa réussite au Bac.
C'est un personnage hors du commun. Tous ceux qui l'entourent dans Cousteau Society s'accordent à dire qu'il est désormais le maître à bord. Son premier voyage, «le plus beau souvenir», disait-il, l'a conduit cap Nord, au fin fond de la Norvège. Pour le bachelier qu'il était, ça devait être plus beau qu'un voyage de noces. Encore un petit flash-back sur ce voyage: «La découverte, pour la première fois, des grands espaces de glace m'a rappelé ce que j'avais découvert dans le désert du Sahara».
Aujourd'hui, le héros Tarik, devenu au fil des années un chef d'expédition inénarrable sur des bateaux exclusivement scientifiques, ne cesse d'organiser au profit des écotouristes, à bord du grand navire russe Grigory Mikheev, qui appartient à l'institut d'hydrologie de Saint-Pétersbourg, des expéditions à destination des grandes surfaces de glace de l'Arctique et de l'Antarctique.
Mais il était surtout le maître d'oeuvre de l'Equipe Cousteau. Il est l'ami et le fervent amoureux de la faune, des milieux aquatiques, de l'ours blanc, les phoques et les pingouins.
Un «Al Gore» par les actes
Son bateau-ambassadeur a lancé un ambitieux programme dans le cadre de l'année 2007-2008 qui est l'Année internationale des pôles. De grandes expéditions ont été effectuées en 2007 et d'autres prévues pour l'année en cours afin de faire connaître les communautés polaires et le danger des changements climatiques qui guette notre planète. Il est, en quelque sorte, un «Al Gore», mais qui agit avec des actes scientifiques concrets. Pour l'Algérie et tous les siens, il est, en tout cas, un exemple de réussite et doté d'une volonté en béton. Le directeur de programme de la société Cousteau a dit un jour: «Quand le capitaine Cousteau a exploré l'Antarctique à bord de la Calypso en 1972-73, l'étagère de glace de Larsen B était 3250 kilomètres carrés plus grande et l'abondance de krill dans la péninsule était beaucoup plus haute qu'aujourd'hui. La température locale annuelle a le °C 2.5 élevé depuis les années 40».
Un sérieux danger!
M.Chekchak n'a cessé de mettre en garde quant aux effets périlleux des bouleversements climatiques actuels. Les impacts de ces changements sur l'écosystème méridional des océans sont «substantiels», a-t-il averti.
Scientifiquement parlant, il explique à ce sujet que «l'effet entre la circulation d'océan, l'ampleur de glace de mer, la couverture d'étagère de glace et l'action mécanique de l'iceberg sur le fond marin semblent déterminer les caractéristiques de quelques communautés planctoniques et benthiques principales. Dans un environnement en cours d'évolution, les résultats des efforts de Caml (Census of Antarctic Marine Life) sont principaux à avancer notre capacité de comprendre notre biosphère, d'informer la discussion publique et de permettre à des décideurs de nous mener dans un futur plus soutenable». Cette mise en garde sonnait déjà très sérieuse. Il a toujours été interrogé sur l'Algérie. Il est, à la fois, jaloux et triste quand il parle de son pays d'origine. Tarik Chekchak avait déclaré un jour: «Que des pays comme l'Algérie aient besoin de se développer, c'est normal, la seule chose, c'est de savoir quel développement on veut.» Il est le défenseur acharné de la faune et la flore à travers le monde, mais aussi dans son pays, l'Algérie. Il s'interrogeait souvent sur le cas Algérie: «Est-ce qu'on veut refaire les mêmes erreurs faites par nos voisins de la rive nord de la Méditerranée qui regrettent de ne plus avoir d'espaces naturels?» Et d'expliquer, d'un ton mélancolique, lors d'une interview accordée à El Watan: «En Algérie et à Tipaza que j'ai visitée, je suis triste de voir qu'on est en train de bétonner certaines parties de nos côtes, alors qu'en Europe on voudrait voir justement chez nous, ce qu'ils n'ont plus chez eux.» Tarik Chekchak a poursuivi au Canada des études très approfondies sur l'écologie et la faune et a obtenu une maîtrise en études fauniques.
C'est en 2003 qu'il a rejoint la Société Cousteau et a été désigné chef de projet environnemental. En tant que scientifique, il a travaillé aussi pour le compte du Musée français d'histoire naturelle et pour divers autres organismes environnementaux, en France et au Canada. Il est l'un des principaux membres de l'ONG International Ecoguide, dédiée surtout à la formation d'une nouvelle génération de naturalistes. Fasciné par les régions polaires, aux fonds et aux secrets insondables, Tarik Chekchak est aussi membre de l'Arctique français, Ecological Research Group. Salut futur Cousteau!


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