Un monument édifié à Toulon à la mémoire des «victimes» françaises de la guerre d'Algérie, porte des noms de personnes encore vivantes. Cinq personnes dont le nom est gravé dans le marbre de la stèle édifiée dans la ville de Toulon à la mémoire des disparus français au cours de la guerre d'Indépendance de l'Algérie se sont révélées encore vivantes. Il s'agit des membres de la famille Donnat, dont le père Gaston n'est décédé que l'année dernière. Les cinq personnes en question sont toujours en vie, elles résident dans l'une des régions du sud de la France. Le monument a été élevé par la municipalité de Perpignan en coopération avec l'Association du groupe des nostalgiques. Cette duperie, découverte par la famille Donnat, a été dénoncée vendredi par la Ligue française des droits de l'homme LDH. Ladite famille a rédigé une lettre à l'adresse des autorités locales et du groupe des nostalgiques, exigeant que soit effacé son nom du monument. Les responsables de la Ligue française des droits de l'homme ont considéré cette pratique comme une déformation de la vérité historique et visant «à instrumentaliser les mémoires». Il serait, par ailleurs, utile de mentionner que le père de famille Donnat militait contre le régime colonial au sein du Parti communiste français. Ses positions lui avaient valu d'être emprisonné par l'armée française. De plus, sa famille a été condamnée à mort par l'Organision de l'armée secrète OAS. Cette dernière a organisé un attentat contre les Donnat dans les année 60. Ces faits rendent cette manipulation encore plus aberrante. «Voir son nom figurer sur la même liste que les assassins, c'est révoltant, nous ne l'accepterons jamais» a déclaré Yvan Gaston, le fils du militant. Rappelons que la période s'étendant entre 1958 et 1962 a connu une accentuation des assassinats de français qui soutenaient la cause algérienne. Après sa création en 1961, l'OAS a multiplié encore plus ce genre de pratique. La Ligue des droits de l'homme française a attribué une partie de la responsabilité de ce scandale à la municipalité de Perpignan. Selon l'ODH la municipalité «a fait preuve de légèreté dans la réalisation du monument». Selon la même structure, l'opération est marquée par une absence de crédibilité car sa concrétisation a complètement marginalisé les historiens de l'université de Perpignan et s'est contentée des propositions de l'association des nostalgiques.