Un mur dédié « à la mémoire des disparus français et harkis de la guerre d'Algérie » a été inauguré hier à Perpignan, dans le sud de la France. L'inauguration s'est déroulée en présence du secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants, Alain Marleix. « Perpignan la solidaire ne pouvait pas ignorer ces vies brisées », a déclaré le maire Jean-Paul Alduy. Sur ce « Mur des disparus, morts sans sépulture en Algérie (1954-63) », familles de rapatriés d'Algérie et harkis (supplétifs musulmans de l'armée française) ont découvert les noms des 2619 disparus sur 10 plaques de bronze placées autour d'une figure allégorique « à la mémoire des disparus morts sans sépulture ». La veille, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées à l'appel de 50 organisations pour protester contre l'inauguration de « ce mur de la honte », qui « organise un tri sélectif des victimes de la colonisation », selon les organisateurs. Sur ce monument, les phrases initialement prévues d'Albert Camus et de Slimane Benaïssa ont été remplacées par celles des écrivains Jean Brune et Chateaubriand à la demande de la fille du prix Nobel, Catherine Camus, et du dramaturge algérien.