Le chef du gouvernement a souhaité que le projet soit programmé durant cette session. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a volé la vedette à son rival de l'APN, Abdelaziz Ziari. Alors que ce dernier n'a soufflé mot sur la révision de la Constitution, le deuxième homme de l'Etat a marqué le point. Dans son discours d'intervention qu'il a prononcé hier à l'ouverture de la session du printemps, M.Bensalah a pris le soin de revenir sur la révision de la Constitution. Après une présentation générale des projets inscrits à cette session, l'ancien secrétaire général du RND a fait une déclaration qui a surpris plus d'un. «Tous les indices démontrent que l'Algérie est plus que prête aujourd'hui pour introduire les changements objectifs sur sa loi fondamentale», a-t-il appuyé avec un air confiant. Entrant dans le vif du sujet, M. Bensalah s'est étalé sur l'importance d'un tel changement: «Si j'aborde ce sujet ce n'est pas pour répéter ce qui a été dit, mais plutôt pour éclaircir davantage l'opinion publique sur l'importance d'un tel changement», a-t-il argumenté. «La révision de la Constitution est aujourd'hui un souhait exprimé par la plupart des courants politiques et des organisations de la société civile et appuyé par une grande partie de la société», souligne-t-il. Cependant, poursuit-il, d'autres parties expriment des appréhensions et des inquiétudes. Faisant allusion aux partis de l'opposition, il dira que «certaines parties font croire que la Constitution est sacrée». Il est vrai que certaines formations politiques refusent l'idée de procéder chaque dix ans à la révision de la Constitution. Pour la simple raison, que cela menace la stabilité des institutions de l'Etat. Celles-ci citent à titre d'exemple les Etats-Unis d'Amérique, dont la Constitution date de plus d'un siècle. Pour écarter toute ambiguïté sur le sujet, M.Bensalah a tenu à clarifier les choses une bonne fois pour toutes. Il a expliqué que l'Algérie n'est pas le seul pays à procéder à l'amendement de sa Constitution. M.Bensalah ne s'est pas contenté de simples explications mais a posé des interrogations. «Est-ce que les pays cités ont sacralisé leur Constitution au point qu'il est impossible de la réviser?» se demande-t-il avant de répondre par la négative. «Ces pays, poursuit-il, ont souvent eu recours à des changements et des modifications à l'adaptation des textes.» Selon lui, tout le monde est d'accord que «dans toute Constitution pour qu'elle soit efficace et pérenne, il faut accepter le principe de l'amendement qui permet d'introduire des modifications nécessaires, et ce, afin de l'adapter avec l'environnement politique, économique et social». Le président du Sénat rappelle les conditions dans lesquelles a été élaborée la Constitution de 1996. «Aujourd'hui les conditions ont changé, ce qui impose davantage d'adapter notre Constitution», a-t-il insisté. «Au lieu de se perdre dans des supputations, il vaut mieux focaliser les efforts autour du projet», a-t-il martelé. Avant d'ajouter: «La révision de la Constitution est devenue un droit et une nécessité, alors il faut appeler la partie concernée à présenter le projet pour enlever le flou et éclaircir les horizons.» Enfin, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a «souhaité» que la révision de la Constitution soit programmée au cours de la session de printemps de l'APN. «Nous souhaitons que cela se fasse au cours de cette session», a précisé M.Belkhadem. Il a également émis le souhait que cette session soit «caractérisée par un saut qualitatif dans la concrétisation des réformes que nous nous attelons à mettre en oeuvre».