Il devient le 8e entraîneur du club bordjien qui bat en cela un record. En opérant le 8e changement à la tête du staff technique, en la personne de Abdallah Mecheri, un entraîneur ayant connu au moins une dizaine d'équipes des divisions 1 et 2, le CA Bordj Bou Arréridj vient de battre le record national et probablement mondial de changement de coaches en une saison. Seulement, Abdallah Mecheri, qui revient de Libye, sera-t-il capable de relever le défi et de sauver le CABBA de la descente? Jamais en Algérie, une équipe de n'importe quelle division n'a changé autant d'entraîneurs en si peu de temps. Abdallah Mecheri est bien le 8e entraîneur qui atterrit au CABBA cette saison après Texeira, Manuel, Benyelles, Drid, Bira (une journée sans exercer), Boubatra et Lachgar. On devine que le désarroi gagne le nouveau Comité directeur dirigé par Salah Bouda. Ce dernier a déclaré: «Mecheri est un homme de poigne. J'espère que les joueurs vont adhérer à sa méthode de travail et à sa vision dans le jeu. En tout cas, il aura les pleins pouvoirs sur le staff technique.» Cependant, beaucoup pensent que «si le nouvel entraîneur a les capacités, déjà prouvées avec de nombreuses équipes, le problème du CABBA se situe en dehors de la recherche d'un nouveau patron du staff technique, mais bien au sein des joueurs.» Comment comprendre qu'une équipe qui bat le champion d'Algérie par deux fois, en Coupe d'Algérie et en championnat, se fait «étriller» sur un score lourd, trois jours plus tard par le dernier au classement général? «Je ne sais pas ce qui s'est passé à Tlemcen. L'équipe était méconnaissable. Je ne blâme personne et surtout pas les joueurs qui ont fait leur possible. Je ne suis pas de ceux qui cherchent des excuses après une défaite. Mon vrai travail commence avec l'arrivée de Abdallah Mecheri. Jusqu'à présent, je ne faisais que parer au plus pressé» a expliqué Salah Bouda. «Quelque chose se passe à l'intérieur du CABBA, sinon comment comprendre qu'on fasse jouer Haddad blessé alors que l'équipe renferme au moins 25 joueurs aptes à jouer» se sont étonnés les supporteurs ayant vu le match à la Télévision. Certains n'ont même pas reconnu leur équipe, en tout cas pas celle qui a battu l'ESS.La défense bordjienne a été tout seulement méconnaissable et ce n'est pas l'absence de Hachoud et de Benlouham qui pourrait expliquer cette déconfiture. Ce n'est, d'ailleurs, pas la première fois que le CABBA souffle le chaud et le froid. Il y un mois de cela, il tenait la dragée haute à Annaba et Béjaïa et se faisait battre comme une équipe de seconde zone par l'OMR à Bordj Bou Arréridj, ratant l'unique occasion de sortir, quelque peu, de la zone des reléguables. «Si cela continue, les joueurs du CABBA vont confondre, au cours d'un match, leur entraîneur avec celui de l'équipe adverse» s'est exprimé un fan des Criquets. Maintenant, après le départ du président Hamid Aïdel, puis de sept entraîneurs, ne faut-il pas se poser ces questions lancinantes? Pourquoi les joueurs se comportent-ils différemment d'un match à un match? Avec ce défilé de coaches, on se demande qui dirige réellement les joueurs? Le sont-ils de l'intérieur ou par une force occulte? Et puis, dans quel but inavoué? Chercherait-on à faire rétrograder le CABBA? Depuis le début de la saison, le club bordjien subit des crises jamais réglées. Ce ne sont pas des accusations mais de simples questions posées par la majorité des supporters. Le problème du financement ne se posant plus, où se trouve, alors, cette épine qui fait tant mal au football bordjien? Salah Bouda le sait probablement, lui qui a dirigé le CABBA pendant trente ans. C'est à lui que revient le challenge de sauver ce club de la dérive.