Le football algérien est en train d'établir un (triste) record, celui du limogeage des entraîneurs en cours de saison. En dix-huit journées, 18 entraîneurs ont été éconduits et deux autres, Mahmoud Guendouz et Ahmed El Hocine (NAHD), ont décidé de leur propre chef de s'en aller. Ce chiffre à lui seul renseigne sur l'état de déliquescence général dans lequel baignent les clubs algériens dont les présidents se montrent si prompts à indiquer la porte de sortie aux entraîneurs qu'à faire leur mea-culpa. Jusqu'à présent, c'est-à-dire après dix-huit journées, c'est le CABB Arréridj qui détient la palme en la matière. Quatre coaches se sont succédé à la barre technique depuis l'entame de l'exercice 2006-2007. Hocine Zekri a entamé la saison à la tête des Jaune et Noir avant de céder sa place au bout de la quatrième journée, après CABBA-WAT. Les dirigeants ont vite fait de lui trouver un successeur en la personne de Tebib. Celui-ci n'a pas survécu à la défaite (0-1) concédée at home devant l'OM Ruisseau. Boubetra a pris le relais juste une journée avant que Mustapha Biskri ne pose ses valises à Bordj Bou Arréridj et ne prenne la direction de l'équipe lors de la neuvième journée. Il est toujours en poste et sous sa férule, le CABBA réalise un excellent parcours en Coupe arabe. Viennent ensuite six clubs (CRB, MCO, ASMO, OMR, WAT, JSK) qui ont usé deux entraîneurs avant de les remercier. Le CRB avait tout fait à l'intersaison pour attirer Mustapha Biskri. En cours de route, des problèmes ont surgi et l'actuel coach du CABBA a remis le tablier à l'issue du derby face au MC Alger, perdu 1-2. Le Chabab s'est alors tourné vers son ancien joueur, Hocine Yahi qui a pris ses fonctions face à l'USMB lors de la sixième journée et s'est retiré après la première journée de la phase retour (défaite 0-1 à Bordj Bou Arréridj), après les bruits qui annonçaient la venue prochaine de Nedjm Eddine Belayachi. Celui-ci a effectivement pris place sur le banc lors du derby CRB-OMR (1-0). Saïd Hamouche, sollicité par Hocine Yahi, est resté une semaine au CRB, avant de plier bagage en signe de solidarité avec celui qui l'a fait venir. Le MC Oran a abordé la saison avec Abdallah Mecheri qu'il a débarqué après huit journées. Son successeur Mohamed Lekak a honoré sa première apparition sur le banc face à l'ESS (défaite 0-2). La dix-huitième journée et le partage des points avec le Paradou (0-0) ont sonné le glas pour l'ancien joueur professionnel. Sans remords, la direction du MC Oran s'est débarrassée de lui. Son successeur devrait être connu dans les prochaines heures. Le voisin oranais (ASMO) est dans la même situation. Nouveau promu en nationale une, le club de M'dina J'dida n'accepte pas sa situation au classement. Quoi de mieux à faire que de renvoyer l'entraîneur. Bouali et Sid Ahmed Slimani (fraîchement limogé) sont allés gonfler le lot des entraîneurs renvoyés. L'OM Ruisseau et le WA Tlemcen, eux aussi, se retrouvent dans le même wagon des clubs qui ont vu passer au moins deux entraîneurs, depuis la mi-août 2006, date du début de la compétition. A l'OMR, Younès Ifticène est parti à la veille du derby devant le MC Alger (1-1), douzième journée... pour revenir à la veille du derby face au CRB, dix-septième journée. Son successeur, Youcef Farhi, a dirigé l'équipe pendant 4 matches. Au WA Tlemcen, Mohamed Lekak a été l'entraîneur le plus éphémère. Il n'a pas survécu au premier match, perdu 0-2, face au Paradou. Au bout de la troisième journée, Abdelkrim Bira est arrivé dans la cité des Zianides, où il était déjà passé. Il y est resté jusqu'à lundi dernier (dix-huitième journée) et le match nul (1-1) concédé devant l'USM Alger. La JS Kabylie, champion d'Algérie en titre, n'est pas demeurée en reste du gros du peloton, puisqu'elle aussi a succombé à la mode en procédant au renvoi du Français Jean-Yves Chay et du Brésilien Da Cunha « Gaucho », avant la dixième journée du championnat. Azzedine Aït Djoudi est, depuis, aux commandes de la JS Kabylie, sans grande certitude d'y rester longtemps. Le président Moh Chérif Hannachi serait déjà parti à la chasse d'un nouvel entraîneur. Le MC Alger (Bracci-Fabbro), JSM Béjaïa (Gomes-Cheradi), ES Sétif (Belhout-Saâdane) et le CA Batna (Amer Djamil-Aggoune) se situent dans la moyenne avec le recrutement de deux entraîneurs, un déjà renvoyé et un autre en place, depuis la première journée. Quatre clubs ferment la marche avec la palme de la stabilité. L'ASO Chlef est un exemple en la matière. Abdelkader Amrani boucle sa quatrième saison consécutive à la tête de l'équipe. Un exploit qui fera date. Le Paradou n'a rien à lui envier dans la mesure où Kamel Bouhellal est en poste depuis bien longtemps, même si le PAC est un nouveau pensionnaire de l'élite. L'USM Alger semble avoir tiré les leçons de ses expériences ultérieures dans ce domaine. Saïd Allik a décidé de ne plus suivre la mode. Il a soutenu René Lobello dans les moments difficiles que le club a traversés. La surprise (agréable) nous vient de Blida où, pour une fois, l'USMB a prôné la stabilité. Kamel Mouassa fait du bon travail à la tête d'un groupe rajeuni. La superdivision n'échappe pas au phénomène. Vingt-deux entraîneurs ont été remerciés en l'espace de vingt journées.