Face à la précarité et au chômage, les jeunes ne cessent de s'adonner à la consommation de drogue et de psychotropes. Les éléments des gardes-frontières relevant de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Béchar ont récupéré, avant-hier, 20.039kg de drogue dans la localité de Tebelbala dans la wilaya de Béchar, a affirmé le commandant Kerroud du commandement de la Gendarmerie nationale. Cette marchandise, destinée à la commercialisation, a été dissimulée, selon notre source, dans la broussaille. Par ailleurs, les services de la gendarmerie de recherche de Blida dont la compétence s'étend à d'autres wilayas, sont parvenus hier à 2h du matin, à mettre la main sur deux dealers en possession de 15 kilogrammes de kif traité. Les deux mis en cause, arrêtés à Zéralda (Alger), ont été présentés au procureur de la République. Face à la précarité et au chômage, les jeunes Algériens s'adonnent à la consommation de drogue et de psychotropes. Plus grave encore, une fois leurs besoins satisfaits, ces jeunes «sans perspectives» versent dans la commercialisation. Tous les moyens sont bons pour «fuir» la réalité. Ce fléau, frappant de plein fouet la jeunesse, au vu des statistiques établies par les services de sécurité, sévit même dans les milieux scolaires. En 2007, près de 3,5 tonnes de kif traité ont été saisies à travers le territoire national contre 3,069kg en 2006 et plus de 3,638kg en 2005, selon la direction générale des Douanes algériennes. Sans être devin, tout un chacun peut déduire que la consommation et la commercialisation de stupéfiants et de psychotropes, vont crescendo. La tendance est à la hausse. Depuis le début de l'année, plus de 845kg de kif ont été saisis. Les provenances sont diverses. Certains estiment que la drogue est introduite en Algérie par des contrebandiers, à travers la bande frontalière de l'ouest du pays, notamment la région de Tlemcen et de Béchar, au sud- ouest du pays, plus spécialement du Maroc. En effet, selon des sources, le Royaume chérifien est le plus important producteur et exportateur de cannabis à l'échelle mondiale. Les profits tirés par les trafiquants atteignent 13 milliards de dollars par an, grâce à un secteur informel dont les superficies couvrent un revenu se situant entre 17 et 40% du Produit intérieur brut (BIP). D'autres estiment, en revanche, que le passage «privilégié» par les trafiquants pour acheminer la drogue semble être les grands ports d'Alger, Oran, Béjaïa et Skikda, ainsi que ceux de Ghazaouet et Aïn Temouchent, en plus des aéroports, notamment d'Oran et d'Annaba. Cette tendance se confirme selon toute vraisemblance par l'affaire des deux quintaux et demi de kif traité dissimulés dans un véhicule, découverts, en décembre dernier, au port de Béjaïa. Les contrebandiers s'apprêtaient à «exporter» leur marchandise vers Marseille à bord d'un car-ferry.