Les parents ne surveillent plus le lait sur le feu, leurs regards sont braqués sur leur progéniture. La panique et l'inquiétude s'emparent ces derniers jours des habitants d'Oran. Une peur provoquée par la dernière tentative avortée d'enlèvement du jeune Niati Mohamed, près de son domicile Lofa (pas loin d' Es Senia). Cette panique, qui ne semble pas s'estomper, gagne davantage cette partie de l'ouest du pays. Surtout qu'un autre cas a défrayé la chronique à Aïn El Turck, où l'on parlait avec insistance d'une petite fille enlevée et amputée d'un rein par ses ravisseurs. Evidemment, il s'agissait d'une pure fiction. «Aucune fille n'a jamais été enlevée ni amputée de son rein» s'exclament plusieurs habitants de ladite localité qui s'interrogent: «A qui profite alors toute cette intox?» Sauf que cette désinformation, à desseins inavoués, augmente la pression chez les parents crédules mais sceptiques. C'est pourquoi, du jour au lendemain, les Oranais redoublent d'efforts et renforcent au mieux les moyens de vigilance aux fins d'assurer la sécurité de leur progéniture. Les enlèvements et kidnappings des enfants tendent à devenir «une légende». Les enfants en bas âge sont victimes d'enlèvement, ces derniers jours, un peu partout en Algérie. Les quotidiens nationaux et régionaux leur ont consacré des titres en «une». Telle une traînée de poudre, le moindre cas signalé, fait rapidement le tour et suscite la psychose. «Des rapports qui sont tout aussi alarmants» dit inquiet le père d'un élève scolarisé au lycée Pasteur. Une seule affaire de kidnapping contre rançon, dont le procès des mis en cause est inscrit à la deuxième session criminelle; aucun autre cas, n'a été jusque-là, enregistré. En revanche, plusieurs affaires ayant trait aux enlèvements suivis de torture, violence, viols, atteinte à la pudeur, séquestration et détournements de mineurs sont au menu de la deuxième session criminelle. Ce sont, justement, tous ces fléaux qui font que les parents prennent peur et s'arment de toutes les précautions nécessaires aux fins d'assurer la sécurité de leur progéniture. Les entrées des écoles des cycles primaire et moyen ainsi que du secondaire sont obstruées à la rentrée et sortie des élèves, par les parents. L'inquiétude est à son comble malgré la présence et les rondes des services de sécurité et des compagnies pédestres et motorisées de la police. «Le ton est à l'agitation inutile dont les desseins sont restés inavoués», nous explique un officier de police en faction qui ajoute que des esprits malsains tendent à semer l'intox. Et ce dernier d'ajouter: «Les services de sécurité sont, à ce jour, à pied d'oeuvre, et jusque-là aucun cas de kidnapping n'est signalé».