Récemment, une rumeur impossible à confirmer faisait état de la découverte de deux enfants enchaînés dans la malle d'une voiture, que deux voleurs s'apprêtaient à cambrioler. Ces derniers ont spontanément changé de vocation pour devenir des sauveteurs occasionnels. Ils ont sagement attendu le kidnappeur qui ne tardera pas à arriver tenant à la main un autre enfant. Ce dernier est passé à tabac, et n'a dû son salut qu'à ses jambes. En 2006 un entrepreneur a été enlevé sur la route de Boulimat pour être libéré ensuite après le paiement d'une rançon. Un riche industriel a dû débourser une somme colossale pour retrouver sa liberté. La Gendarmerie nationale a fait avorter une tentative d'enlèvement de deux femmes dans la région d'Akbou. La wilaya de Béjaïa n'a pas échappé au phénomène d'enlèvement. Même si le fléau n' a pas atteint la même ampleur qu'il connaît à Tizi Ouzou et d'autres wilayas du pays, il n'en demeure pas moins que l'inquiétude est vivace au sein de la population. Le risque est plus que présent et les citoyens ne cessent d'en parler mais aussi de sensibiliser. A Tizi Ouzou, qui reste la région la plus touchée par ce fléau, étant à proximité, la peur gagne de larges pans de la population. Que l'on soit riche ou pauvre, le kidnapping est fortement redouté. Aussi les parents ne cessent-ils pas de rappeler à leurs enfants de ne répondre à aucune sollicitation à l'extérieur. D'autres accompagnent régulièrement leur progéniture à l'école. Quant aux plus riches, la précaution est de mise. On s'arme et on s'aventure peu. Les temps ont changé. La quiétude a déserté la cité. Au terrorisme qui a déjà fortement ébranlé les consciences, s'ajoutent les enlèvements motivés souvent par le gain facile. Ce phénomène étranger à notre société est tel que les gens sont aujourd'hui en droit d'exiger une protection, du moins la mise en place d'un dispositif d'alerte au vu de l'ampleur que connaît présentement le fléau. La rue s'interrogeait encore hier sur ce fléau, ses motivations et surtout que faire pour affronter cette réalité. «Personne n'est à l'abri», soutient ce commerçant de la rue de la Liberté qui ajoute qu'«on enlève un enfant pour ses organes vitaux ou un richissime pour son argent, dans tous les cas de figure l'argent demeure l'unique motivation même si parfois des pères ou des mères enlèvent leur propre enfant en cas de litige conjugal». A Béjaïa, tout le monde suit de près l'évolution de ce fléau et prend des mesures pour ne pas tomber dans le piège des ravisseurs.