Des experts de la Fédération française des sociétés d'assurance et des représentants de compagnies françaises se rendront prochainement en Algérie. L'ouverture du capital des deux compagnies publiques d'assurance, la Société algérienne des assurances (SAA) et la Caisse algérienne d'assurances et de réassurances (Caar) serait imminente. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre des Finances, Karim Djoudi, en visite pour deux jours à Paris. Il a déclaré à l'issue de la signature, vendredi soir, de la convention entre les patrons de deux sociétés publiques algériennes la SAA et la Caar, et cinq compagnies d'assurances de l'Hexagone, AGF, Aviva France, Axa SA, Groupama et MMA, que «cet accord permettra la création de filiales communes avec des sociétés d'assurances algériennes et leur entrée dans le capital de certaines d'entre elles». En outre, et en vertu de cette convention, les assureurs français peuvent, désormais, activer en Algérie. Un accord qui met fin ainsi à un contentieux vieux de plus de 42 ans. La cérémonie de signature a eu lieu en présence de la ministre française de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, Christine Lagarde. En outre, les deux ministres ont précisé dans un communiqué conjoint que «cet accord permettra l'entrée sur le marché algérien des compagnies françaises qui pourront ainsi contribuer à la modernisation du secteur algérien des assurances». Il convient de rappeler que le contentieux date de la nationalisation, quatre ans après l'Indépendance, du secteur des assurances. Une décision a été prise alors de mettre fin à l'activité de tous les assureurs français présents en Algérie. La prise en charge du versement des indemnités des sinistres et le versement des rentes avaient été confiés aux assureurs algériens. Aujourd'hui, l'ouverture de ce secteur, dictée par les nouvelles orientations économiques de notre pays, a suscité l'intérêt de la France pour réinvestir le terrain. Le directeur général Afrique, Moyen-Orient et Outre-Mer de AGF, M.Hugues de Roquette-Buisson a souligné hier que, désormais, un climat de coopération naturel se met en place. «Chacun est d'accord pour faire table rase du passé et se tourner vers l'avenir», a affirmé M. De Roquette-Buisson cité par le journal Le Figaro. «L'Algérie fait forcément partie des pays qu'un assureur français doit regarder du fait de son marché aux potentialités énormes», selon une appréciation des assureurs français présents à la signature de la convention. «Les assureurs français participeront au développement de l'offre de nouveaux produits tels que l'assurance-vie, l'assurance-santé et l'assurance-dommage», estiment encore les deux ministres. Ce règlement traduit, selon le communiqué, la volonté conjointe d'intensifier les échanges économiques entre les deux pays et de favoriser les investissements français en Algérie. La présence des Français sur le marché national permettra ainsi de mieux développer ce domaine qui, faut-il le dire, accuse un retard sachant que son chiffre d'affaires qui reste faible, représente moins de 1% du PIB. «Une assistance technique dans le domaine de la formation aux métiers de l'assurance va se mettre en place dans les meilleurs délais, avec comme objectif de la partie algérienne la création d'une école de formation aux métiers de l'assurance à laquelle participera la partie française, notamment la Fédération française des sociétés d'assurance (Ffsa) et l'Ecole nationale des assurances et des compagnies françaises», poursuit le communiqué conjoint. A cet effet, une mission d'experts de la Ffsa et de représentants de compagnies françaises sera prochainement en Algérie, afin de faire un état des lieux des besoins en matière de formation.