Développer la connaissance des risques pour mieux les prévenir. Le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abelkrim Yellès, a fait savoir, hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne I, que l'Algérie aura, dans deux ou trois ans, un nouveau satellite plus performant et plus précis que Alsat1. Ainsi, grâce à la mise en orbite de ce nouveau satellite conçu spécialement pour la prise d'images nettes concernant les catastrophes naturelles, les géologues et astronomes peuvent désormais «recevoir via ce satellite, tous les mouvements atmosphériques». Ce qui permettra, soutient M.Yellès, de «superviser» les mouvements de certains phénomènes en faisant allusion aux catastrophes naturelles telles que inondations, incendies et la désertification. Car, argue l'invité de l'émission Fi Al Wajiha, «prévoir les catastrophes suppose de développer la connaissance des risques afin qu'on puisse mieux les prévenir, et encore les localiser géographiquement pour les maîtriser». A la question de savoir si l'Algérie serait menacée par un éventuel tsunami, le directeur du Craag fait comprendre, en réponse aux propos «alarmistes» rapportés par un quotidien national, que le séisme est un phénomène géologique continuel et tout à fait ordinaire. Le nord de l'Algérie étant une zone sismique, le risque d'un tsunami sur les côtes algériennes ne peut se produire sauf si une secousse tellurique dépasserait 5,7 sur l'échelle Richter et dont l'épicentre prend naissance dans la mer. De l'existence d'une corrélation entre le dérèglement climatique, la chaleur surtout et le tremblement de terre, M.Yellès écarte cette hypothèse en précisant que «les séismes n'ont aucune relation avec le climat puisqu'ils surviennent en été comme en hiver».Dans le même ordre d'idées, l'invité de l'émission explique que la sismicité du nord de l'Algérie est due évidemment au rapprochement des continents africain et européen. S'agissant des moyens susceptibles d'atténuer un tant soit peu les dégâts de cette catastrophe, le responsable du Craag recommande le respect des normes de construction parasismique. A cet effet, suggère-t-il, «il est nécessaire d'imposer aux entreprises de construction, des mesures les obligeant à se conformer aux normes de construction antisismique». Sur ce point, il faut dire qu'en dépit de la loi en vigueur, promulguée au lendemain du séisme du 21 mai 2003, les chargés de la construction continuent de faire fi du décret de 2004 en «piétinant», au vu du laxisme des pouvoirs publics, les normes de construction requises. Outres les dégâts induits par le non-respect des normes parasismiques, le vieux bâti, lui aussi, menace ruine surtout lorsqu'on sait que près de 3 millions d'unités sont exposées au risque d'effondrement.