«Ce salon national est un message pour soutenir les Palestiniens en tant qu'Etat, peuple et idées. Il s'agit d'un acte plus politique qu'intellectuel» dira Amine Zaoui. La septième édition du Salon national du livre qui ouvrira officiellement ses portes aujourd'hui et se tiendra jusqu'au 18 mars, aura pour cachet cette année, une coloration hautement politique. Organisée par le Syndicat national des éditeurs de livres (Snel), en étroite collaboration avec la Bibliothèque nationale d'Algérie, ce Salon «se tiendra dans un contexte assez particulier aussi bien par sa date que par son objet» nous a-t-on souligné hier, à la faveur d'une conférence de presse tenue à la Bibliothèque nationale d'El Hamma par le directeur de celle-ci et le président du Snel M.Guerfi. La 7e édition du Salon national du livre se tiendra, faut-il le noter, à la même période que le Salon international de Paris (14-09 mars), boycotté massivement par l'ensemble des éditeurs algériens à l'instar d'autres éditeurs et intellectuels dans le monde arabe et en Europe. La raison est l'invitation d'Israël en tant qu'invité d'honneur mais surtout à l'occasion du soixantième anniversaire de la création de l'Etat hébreu. Un pays qui se trouve être l'invité d'honneur à la fois du Salon de Paris et de la foire du livre de Turin, faut-il le rappeler. Le Snel expliquera le boycott des écrivains algériens du Salon français par la «surpolitisation démesurée et partiale de ce grand carrefour culturel qu'est le Salon de Paris» et prend de ce fait la décision de rendre hommage contre toute attente à la Palestine lors de notre Salon national du livre. Il réserve en effet un stand baptisé «Palestine: terre et culture» durant tout le Salon où seront exposés des livres, des photos et des oeuvres artistiques. Le jeudi 13 mars se «voudra une journée de solidarité avec le peuple palestinien». Au programme, des témoignages et des communications conjugués simultanément à une exposition de peinture commune de plasticiens algériens. Une projection de film cinématographique suivie d'un débat aura lieu en présence de cinéastes, artistes et universitaires. «Une riposte» en bonne et due forme contre l'autre invité de Paris «Israël» que bizarrement, M.Guerfi refuse de nommer. Plus courageux peut-être, M.Amine Zaoui dira d'emblée que «ce Salon national est un message pour soutenir les Palestiniens en tant qu'Etat, peuple et idées..» A propos des écrivains algériens qui ont choisi de prendre part quand même au Salon de Paris, à l'image de Bouelam Sansal et Maïssa Bey, le directeur de la Bibliothèque nationale fera part de son mécontentement. «je suis contre, car il s'agit d'un acte plus politique qu'intellectuel. C'est d'être au côté des Palestiniens et de l'humanité. Mais cela reste un engagement personnel...» Abordant le reste du programme, celui-ci comprendra aussi plusieurs conférences et séances de ventes-dédicaces. L'expérience de l'édition à travers la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» sera présentée et débattue dans un espace qui lui est consacrée. Les livres édités à cette occasion seront exposés aux visiteurs et lecteurs. Une journée professionnelle réunissant éditeurs et gens des médias aura lieu dimanche prochain. Un hommage aussi aux doyens de l'édition en Algérie aura lieu lors d'une cérémonie conviviale, le lundi 17 mars à 16h, à la grande salle rouge de la Bibliothèque nationale. Enfin, des dizaines de maisons d'édition soutenues par un nombre important de diffuseurs de livres, nous apprend-on, participeront à cette manifestation culturelle et scientifique par l'exposition d'environ 3000 titres. Le Salon accueillera son public tout les jours, de jeudi à mardi, de 10h à 18h.