A la veille de la reprise des négociations, la logique de guerre et du fait accompli est réaffirmée par Rabat. Grave procédé! Il y a bruit de bottes sur le territoire sahraoui. Les militaires du Royaume chérifien ne sont pas rentrés chez eux depuis mardi dernier, postés qu'ils sont au Sahara occidental, plus précisément à Aousserd et Dakhla, où sont organisées des manoeuvres militaires. La logique de guerre et du fait accompli est de nouveau réaffirmée par Rabat, à quelques heures de la reprise des négociations de Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise. Le Front Polisario a qualifié le procédé de «provocation», à la veille du 4e round des négociations entre les deux parties, prévues le 16 mars prochain. Le 4e round des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui, aura lieu demain, à Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise. La question sahraouie relève d'une affaire de décolonisation, «ce qui implique une responsabilité des Nations unies vis-à-vis du peuple sahraoui», a déclaré M'hamed Kheddad, coordinateur sahraoui avec la Minurso et l'un des négociateurs du Front Polisario. «C'est donc à l'ONU d'assumer cette responsabilité, de rappeler le Maroc à l'ordre pour qu'il mette fin à ses tergiversations et de lui dire qu'il est temps d'organiser le référendum d'autodétermination», a-t-il ajouté, s'exprimant à la veille du départ de la délégation sahraouie pour Manhasset. Il faut rappeler que la finalité des négociations étant de trouver une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, ce qui est mentionné dans le libellé des résolutions 1754 et 1783 adoptées en 2007 par le Conseil de sécurité. L'organisation d'un référendum d'autodétermination suppose que toutes les propositions doivent être soumises au peuple sahraoui qui sera le seul à pouvoir décider de sa destinée. Mais les Sahraouis, réfugiés ou encore ceux résidents dans les territoires occupés par le Maroc, n'ont cessé de démontrer qu'ils refusent catégoriquement le choix de l'autonomie que veut imposer le Maroc.