L'ex-président du club algérois en appelle aux autorités politiques pour qu'elles fassent cesser la déliquescence du MCA. Le Mouloudia d'Alger reste plus que jamais à la «Une» de l'actualité sportive. Le vieux club algérois n'arrive pas à se défaire de ses vieux réflexes qui l'ont mené à la situation qui est la sienne. Dans de telles circonstances, il est utile d'avoir l'avis d'un ancien dirigeant de club qui se targue, en outre, d'avoir été le président de la section football du premier club algérien à remporter la Coupe d'Afrique des clubs champions, en 1976. Abdelkader Drif mérite toujours d'être écouté car il apporte une vision claire de la situation qui prévaut au sein du club le plus populaire du pays et, partant, de tout le sport algérien. Invité hier matin du Forum de notre confrère sportif Echibek, il a mis en relief le fait que cette invitation intervenait «au début d'une semaine sainte et hautement symbolique pour le Mouloudia puisque jeudi prochain nous fêterons Mawlid Enabaoui Echarif. Il y aura 87 ans que notre cher club aura été créé par d'authentiques militants du sport lesquels avaient décidé de mener le combat du nationalisme au sein du football même. Le MCA est né en 1921 avant que le premier parti nationaliste, le PPA ne voit le jour. Il avait été le club qui avait mis en valeur, avant les politiciens, les couleurs nationales, le vert et le rouge. A ce titre, le Mouloudia est un monument du sport algérien et mérite une attention particulière des autorités politiques du pays. Il est à l'image du WAC au Maroc, d'une EST en Tunisie et d'un Ahly en Egypte qui bénéficient d'un traitement particulier du pouvoir en place dans ces trois pays.» Dans la foulée de l'annonce de l'anniversaire du club, Abdelkader Drif, informera l'assistance que le mercredi 19 mars, une matinée récréative sera organisée autour d'un lunch qui se déroulera à l'hôtel Moncada. «Toute la famille mouloudéenne prendra part à cette cérémonie», a dit l'orateur. Intervenant sur la situation qui prévaut dans la section, il soulignera que «j'ai eu vent que la Sonatrach veut remettre le sigle Mouloudia aux dirigeants actuels pour ne s'occuper que des 13 autres sections qui prendront un autre nom. Comme les dirigeants algériens qui avaient répondu au général de Gaulle que l'Algérie était une et indivisible, je dirai aux gens de Sonatrach que le MCA est un et indivisible. En outre, donner le sigle à qui? est ce que le MCA serait du n'importe quoi? Il y a des lois dans ce pays et il faut les respecter». En 1977 le pouvoir politique nous avait ordonné de remettre les clés du club à la Sonatrach sous l'égide du MJS. Aujourd'hui, si la Sonatrach veut remettre les clés du club, elle doit passer par le MJS en tant que dépositaire de la politique nationale du sport. Il reviendra à celui-ci ensuite de voir comment céder le club à ses propriétaires. Ceux qui en 1977 avaient cédé le club à la Sonatrach sont encore vivants. On peut sous leur coupe organiser une Assemblée générale dite de la refondation à partir de laquelle un Comité provisoire sera dégagé pour organiser une Assemblée générale élective qui dégagera le conseil d'administration qui gèrera le club. S'agissant du projet visant à faire du club une SPA, il déclarera que «tout cela n'est que de la poudre aux yeux juste pour tromper l'opinion. Le professionnalisme ne se décrète pas. Il faut des conditions et des critères que le Mouloudia, club SDF est loin de posséder.» Au sujet de Rachid Marif, le président d'El Mouloudia, dira «n'avoir aucun problème avec lui. Nous avons, seulement, une approche divergente concernant le Mouloudia. Dès que ça va mal, il fait appel à moi, mais dès que le soleil revient il m'oublie. Je commence à m'y habituer.» Enfin, Abdelakader Drif qui se dit «militant du sport», avoue qu'il se battra «de toute mon âme pour qu'un monument de la stature du Mouloudia ne sombre.»