Il prévoit d'adapter au cinéma le livre de Ahlam Mostaghanemi Dhakirat el Djassad. Ses oeuvres parlent pour lui. Avec plus de 120 films cinématographiques et une vingtaine de séries télévisées, Nour Echerif s'impose dans le monde arabe comme une référence. Acteur, metteur en scène et producteur, il a passé en revue tout ce que le 7e art et la télévision avaient à lui offrir. Sur l'initiative de l'Onci, c'est sur les planches que le public algérien l'a rencontré. L'impressionnante troupe du Théâtre populaire d'Egypte, qui compte plus de 40 acteurs et presque autant d'opérateurs, s'est produite à Oran, à Annaba et mercredi dernier à l'Auditorium de l'Université de Bab Ezzouar (USTHB). Len Teskota El Qods (El Qods ne tombera pas), titre de la pièce en deux parties, écrite par Cherif Echoubani et mise en scène par Fehmi El-Khouli, est une reconstitution historique de la prise de ce lieu saint du temps des Fatimides. Une reconstitution qui n'est pas sans ressemblance avec la situation actuelle en Palestine. La conférence de presse des vedettes de la pièce, Nour Echerif et la cantatrice Afaf Radi, mardi dernier à la salle El Mouggar, a inévitablement tourné autour de la crise au Proche-Orient. Pour le metteur en scène de la pièce, Fehmi El-Khouli, le théâtre doit retrouver sa place de «récipient de la pensée politique». Une conception de l'art qui l'assimile ouvertement à un vecteur de propagande. Il souligne que la corporation artistique en Egypte a été la première à déclarer «la rupture et le rejet» de l'Etat d'Israël. Aussi, on apprendra que tout artiste en intelligence avec l'ennemi est vite banni de la corporation avec tout ce que cela implique: une expulsion du circuit artistique en Egypte. Les entrées de la tournée seront versées à un fonds d'aide pour la Palestine, tenait à rappeler, le metteur en scène de la pièce. L'acteur Nour-Echerif rebondira sur cet ordre d'idées pour introduire sa vision de la résistance artistique. «Je n'aime pas l'asile politique. L'artiste ne remplit son rôle qu'en étant honnête et combatif. Certains préfèrent fuir et critiquer. Ça n'a rien de constructif. Il est vrai qu'il existe pour les intellectuels arabes en général deux issues. Ou bien se fondre dans les visions de l'Etat ou bien se mettre en opposition. Mais le combat doit être mené de l'intérieur» Evoquant son film Les amoureux où il s'est essayé à la réalisation, il dira: «L'échec commercial de ce film m'attriste. Malgré les six prix qu'il a reçus au festival d'Alexandrie, on ne s'est pas bousculé aux portes des salles de projection. Les voies du public sont impénétrables. Plusieurs raisons peuvent être à l'origine de ce désintérêt. Le film aurait eu du succès s'il était sorti un mois avant. Mais je demeure confiant. J'ai appris que la plupart des oeuvres immortelles n'ont pas eu les faveurs du grand public.» Avec «le maître» Youcef Chahine, Nour Echerif se rendra, dès la fin de sa tournée algérienne, à Beyrouth pour le tournage d'un court métrage sur les attentats du 11 septembre. Cette réalisation figurera parmi d'autres, en chantier en ce moment, au Festival de Cannes. Nour Echerif prévoit aussi d'adapter au cinéma le livre de Ahlam Mostaghanemi Dhakirat el Djassad (Mémoires du corps). On apprendra que les droits lui sont d'ores et déjà acquis et que la réalisation sera signée d'un élève de Youcef Chahine, ce dernier n'étant pas en état de s'acquitter de la tâche. En effet, le monstre sacré du cinéma égyptien a, depuis quelque temps, des ennuis de santé. En Acteur cette fois, Nour-Echerif fera partie du casting d'un film sur l'immigration intitulé Ettayr El-Moussafer. La conférence de presse, qui a duré plus d'une heure et demie, a fait ressortir toute la disponibilité de l'acteur. Les thèmes les plus divers ont été discutés et on a même assisté à un débat pointu sur les acteurs et les jeux dramatiques, théories et modèles à l'appui. La représentation du Théâtre populaire d'Egypte à l'Auditorium de l'université de Bab Ezzouar (Usthb), hier, venait renforcer le programme qu'ont élaboré les clubs et associations estudiantines pour fêter le 28e anniversaire de l'université. Il est à rappeler aussi à ce sujet qu'une série impressionnante d'activités a marqué l'événement.